Fatou Bensouda, procureure générale de la Cour pénale internationale (CPI) a, dans une déclaration, appelé les protagonistes à faire preuve de retenue dans le conflit entre Peules et Dogons dans la région de Mopti, au Mali.
«Mon bureau est en contact étroit avec les autorités maliennes, notamment dans le cadre de ces événements signalés récemment», a-t-elle fait savoir.
Elle a par ailleurs promis «de prendre toutes les décisions qui s’imposent, en complémentarité avec le système de justice pénale du Mali, afin de veiller à ce que ceux qui ont participé ou contribué de toute autre manière à ce qui semble être des crimes abominables susceptibles de relever de la compétence de la Cour pénale international, fassent l’objet d’une enquête et de poursuites».
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D’ailleurs, une mission de la CPI ira discuter avec les représentants des autorités maliennes pour voir comment mener une enquête pour désigner les vrais coupables.
Les autorités maliennes avaient saisi le Bureau de la CPI en 2012.
Une enquête avait été ouverte depuis 2013. «Mon bureau demeure saisi de cette situation et continuera de suivre de près les évènements qui se produisent dans le centre et dans d'autres régions du pays», a poursuivi Fatou Bensouda.
«Le Bureau du Procureur de la CPI mène des examens préliminaires, des enquêtes et des poursuites à propos du crime de génocide, des crimes contre l'humanité, des crimes de guerre et du crime d'agression, en toute impartialité et en toute indépendance», a-t-elle révélé.
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Pour rappel, vers 4 heures du matin, dans la nuit du vendredi 23 mars au samedi 23 mars 2019, des individus armés ont massacré 134 hommes, femmes et enfants dans le centre Mali. Selon Moulaye Guindo, maire de la ville de Bankass, «il s’agit de l’attaque la plus meurtrière perpétré dans cette région du Mali».
Selon les témoins, ils étaient vêtus en chasseurs Dogons, et ont attaqué des populations des localités d'Ogassagou et de Welingara.
Ces propos de Moulaye Guindo ont été confirmés par Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU, qui a de son côté indiqué qu'au moins 134 civils, y compris des femmes et des enfants, auraient été tués et au moins 55 blessés à la suite de cette attaque, affirmant être «choqué et outré» par ce massacre.