Mali: voici le cours des évènements depuis le coup d'Etat

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Le 29/08/2020 à 15h58, mis à jour le 29/08/2020 à 16h07

Voici le film des événements au Mali depuis le coup d'Etat militaire qui a renversé le 18 août le président Ibrahim Boubacar Keïta, portant au pouvoir une junte sous pression internationale pour ramener les civils à la tête du pays.

Après une série de manifestations menées par l'opposition et la société civile contre le régime du président Ibrahim Boubacar Keita, une junte militaire a pris le pouvoir le 18 août. Voici le cours des évènements depuis cette date:

- Mutinerie et coup d'Etat

Le 18 août au matin, une mutinerie éclate dans la garnison militaire de Kati, près de Bamako, d'où était parti le coup d'Etat de 2012 qui avait précipité la chute du Nord du Mali aux mains de groupes jihadistes.

En fin d'après-midi, le président Keïta, connu sous ses initiales d'"IBK", et son Premier ministre Boubou Cissé, sont arrêtés par les mutins. Des soldats fraternisent avec des manifestants qui réclament depuis des mois le départ du chef de l'Etat, l'accusant de corruption, de népotisme et d'impuissance face à l'insécurité.

En quelques heures, la mutinerie s'est muée en tentative de coup d'Etat, condamnée par une communauté internationale inquiète. 

- IBK annonce sa démission

Dans la nuit du 18 au 19 août, sous la contrainte des militaires, le président Keïta annonce dans une déclaration télévisée sa démission, la dissolution du gouvernement et de l'Assemblée nationale. Les putschistes affirment vouloir instaurer une "transition politique civile" devant conduire à des élections générales dans un "délai raisonnable".

- Nouvel homme fort, condamnation internationale

Le 19, un colonel de l'armée, Assimi Goïta, se présente comme le nouvel homme fort du pays.

L'opposition salue le coup d'Etat, estimant qu'il a "parachevé" sa lutte pour obtenir le départ du président, et se dit prête à élaborer avec la junte une transition politique.

La communauté internationale condamne unanimement le putsch et réclame le retour à l'ordre constitutionnel, ainsi que la libération du président.

L'organisation régionale de l'Afrique de l'Ouest, la Cédéao, condamne l'action de "militaires putschistes" et prend des mesures pour isoler le Mali.

La France, très engagée au Sahel contre les groupes jihadistes, estime que "la lutte contre les groupes terroristes et la défense de la démocratie et de l'Etat de droit sont indissociables".

Le soir, les putschistes permettent à une équipe de l'ONU de rendre visite aux personnalités détenues, dont MM. Keïta et Cissé.

- Sommet extraordinaire

Le 20, les pays voisins du Mali, réunis en sommet extraordinaire, réclament le "rétablissement" du président et décident d'envoyer une délégation à Bamako en vue d'un "retour immédiat à l'ordre constitutionnel".

La junte indique qu'un président de la transition sera mis en place. Elle annonce la réouverture des frontières à minuit.

- Putschistes acclamés par la foule

Le 21, les putschistes sont acclamés par la foule au pied du monument de l'Indépendance à Bamako.

L'influent imam Mahmoud Dicko, figure tutélaire de la mobilisation anti-IBK, annonce retourner "à la mosquée" et remercie les putschistes.

Les Etats-Unis suspendent tout soutien militaire au Mali.

- Délégation ouest-africaine

Le 22, une délégation ouest-africaine emmenée par l'ex-président nigérian Goodluck Jonathan arrive à Bamako. Elle s'entretient brièvement avec les dirigeants de la junte et le président déchu.

- IBK ne souhaite plus gouverner

Le 23 au soir, la junte annonce une transition de trois ans dirigée par un militaire et accepte de libérer Ibrahim Boubacar Keïta.

La junte et les émissaires ouest-africains se séparent le 24, sans accord sur un transfert du pouvoir aux civils. Les deux parties affirment que MKeïta ne souhaite plus gouverner.

Le 27, les militaires annoncent avoir libéré IBK, sans que cela puisse être confirmé.

- Tensions sur une transition

Le 28, la Cédéao réclame lors d'un nouveau sommet le lancement immédiat d'une "transition civile" et des élections d'ici 12 mois.

L'imam Dicko prévient la junte qu'elle n'a pas "carte blanche".

Le 29, la junte reporte la première réunion de concertation prévue avec les organisations politiques et civiles sur un transfert des pouvoirs. Elle confirme avoir fait du colonel Goïta le chef de l'Etat.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 29/08/2020 à 15h58, mis à jour le 29/08/2020 à 16h07