Plus d'une semaine après la désignation du Premier ministre et dix jours après la prestation de serment des autorités en charges de la transition, les Maliens attendent toujours la levée des sanctions imposées par la Cédéao. Surtout suite à la formation du gouvernement de transition, hier lundi 5 octobre.
C'est apparemment cette semaine que les chefs d'Etat et de gouvernement de la région Ouest-africaine sont censés faire connaître leur décision concernant la levée des sanctions... ou pas.
Les autorités maliennes ne cachent pas leur impatience, ce qui les a poussées à beaucoup concéder face aux exigences de la Cédéao. La dernière décision dans ce sens s'est matérialisée par la réduction des prérogatives du vice-président qui ne peut plus succéder au chef de l'Etat de la transition en cas d'empêchement de ce dernier. C'était l'une des exigences des chefs d'Etat de la Cédéao.
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En revanche, ce n'est qu'hier lundi 5 octobre en début de soirée, que le nouveau Premier ministre désigné dimanche 27 septembre, est parvenu à former un gouvernement, signe que les négociations avec les autres forces vives maliennes, notamment le M5-RFP, n'était pas du tout facile.
D'ailleurs, la forte présence des militaires aux postes-clés montre qu'ils ne sont pas prêts à laisser le pouvoir aux civils, alors que depuis le début c'est ce que réclame la Cédéao. En effet, les portefeuilles de la Défense, (colonel Sadio Camara), de l'Administration territoriale (lieutenant-colonel Abdoulaye Maiga), de la Sécurité et de la protection civile (colonel Modibo Koné) et enfin de la Réconciliation nationale (colonel major Ismaël Wagué) reviennent tous aux membres de l'armée. A cela s'ajoute, le poste de vice-président de la transition qui a été dévolu au colonel Assimi Goïta.
Avant-hier dimanche, Jean-Claude Kassi Brou, le président de la Commission de la Cédéao, s'est rendu auprès du président en exercice de la Cédéao, Nana Akufo-Addo au Ghana. Visiblement, l'objectif était de parler du dossier malien, d'autant que le chef de l'Etat ghanéen a abordé le sujet avec la plupart de ses pairs de la Cédéao.
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Evidemment, la Cédéao n'a pas l'intention de faire durer le suspens, vu que le maintien des sanctions pourrait aggraver à la fois les difficultés des Maliens et inutilement la crise que traverse le pays.