L'achat d'un avion présidentiel pour près de 40 millions de dollars, ainsi que de matériel militaire à une société malienne, tous deux sans appel d'offres, avaient valu en 2014 au Mali des sanctions des institutions financières, notamment le gel pendant six mois des décaissements du Fonds monétaire international (FMI).
L'ex-Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, ministre de la Défense au moment des faits, ainsi que l'ex-ministre de l'Economie et des Finances Bouaré Fily Sissoko, ont déjà été placés sous mandat de dépôt le 26 août dans l'affaire de l'avion. Tous deux sont poursuivis pour atteinte aux biens publics et soupçonnés d'escroquerie, faux et favoritisme.
Lire aussi : Mali: l'ex-chef des services secrets arrêté dans l'affaire de l'enlèvement d'un journaliste
Le Pôle économique et financier de Bamako a ordonné le placement lundi sous mandat de dépôt, "pour atteinte aux biens publics, faux et usage de faux" dans le cadre d'un marché d'acquisition d'équipements militaires deux colonels, un commandant, un lieutenant et une contrôleuse financière du ministère de la Défense, a-t-on précisé de source judiciaire.
Le 23 septembre, l'ancien directeur de cabinet de Keïta, Mahamadou Camara, avait également été placé en détention dans l'enquête sur l'achat de l'avion présidentiel.
Lire aussi : Le Mali demande aux Etats-Unis de lever le blocage de l'exportation d'un avion militaire
Les partisans de Maïga, poids lourd de la politique malienne et auquel beaucoup prêtent des ambitions présidentielles, ont vu dans son arrestation une tentative de l'écarter de la prochaine élection.
Les colonels qui ont renversé le 18 août 2020 Keïta se sont engagés à organiser des élections pour rendre le pouvoir aux civils en février 2022. Mais le Premier ministre du gouvernement de transition, Choguel Kokalla Maïga, a évoqué dimanche un possible report de quelques semaines voire de quelques mois.