Large soutien de l'opinion publique malienne à l'expulsion de l'ambassadeur de France à Bamako

VidéoEn début de semaine, l’ambassadeur de France au Mali Joël Meyer a été convoqué par le chef de la diplomatie malien Abdoulaye Diop, lequel lui a notifié sa décision d’expulsion du territoire malien par les autorités de Transition. L'opinion publique malienne y est largement favorable.

Le 02/02/2022 à 09h41

C’est ce mercredi même que Joël Meyer, l'ambassadeur de France à Bamako doit quitter le Mali. En effet, le lundi dernier 31 janvier, les autorités maliennes de la transition ont donné 72 heures à l’ambassadeur de France au Mali, Joël Meyer, pour quitter le territoire malien. Cette décision intervient après quelques incidents diplomatiques entre l’ancienne puissance colonisatrice et le Mali. Le gouvernement malien justifie cette décision par les propos «hostiles» récemment tenus par les autorités françaises.

Tout semble être parti de la dernière sortie médiatique du ministre français des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian. Le chef de la diplomatie français traitait notamment les autorités maliennes d'«illégitime», ce qui est lourd de sens dans le langage diplomatique français envers ses anciennes colonies. Car, pour l'opinion publique malienne, au-delà de la condescendance, une telle déclaration ouvre la porte à une intervention française pouvant mener jusqu'à l'élimination physique des dirigeants maliens. 

Quoi qu'il en soit, avant d'avoir notifié cette décision à Joël Meyer, Abdoulaye Diop, le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale avait, dans une interview accordée à France 24, appelé la France à «respecter la Nation malienne et le peuple malien», n'excluant pas des mesures pour «se faire respecter».

Pour la plupart des Maliens, cette décision était attendue et elle est appréciée à sa juste valeur. Ils estiment que les autorités françaises peuvent attendre de reconnaître la légitimité du gouvernement de transition avant d'avoir une représentation diplomatique d'un certain rang dans le pays. En attendant que la France revienne à de meilleurs sentiments, les choses peuvent en rester là. 

Par Diemba Moussa Konaté (Bamako, correspondance)
Le 02/02/2022 à 09h41