En janvier dernier, dans leurs conclusions, les Assises nationales de la refondation de l'Etat malien avaient recommandé un délai de transition pouvant aller jusqu'à 5 ans. Mais à la suite de la visite du médiateur de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), cette dernière a décidé d'infliger au Mali les plus lourdes sanctions, économiques et financières, jamais prises à l'encontre d'un Etat membre.
Depuis, l'organisation régionale et les autorités maliennes sont engagées dans d'intenses négociations. Puis, le 4 juin 2022, lors d'un sommet consacré au Mali, à la Guinée et au Burkina Faso, alors que beaucoup s'attendaient à ce que la CEDEAO prenne en compte l'urgence de l'ouverture des frontières et de la levée des sanctions bancaires, les chefs d'Etat de l'organisation ont encore reporté cette décision tant attendue à leur future réunion prévue début juillet prochain.
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Le gouvernement malien a alors décidé de faire cavalier seul. Deux jours après le sommet de la CEDEAO, le président de transition Assimi Goïta a pris un décret portant prorogation de la transition de 24 mois à compter de mars dernier. Depuis les Assises nationales de la refondation, cette prorogation était une position intermédiaire que les autorités de la transition avaient présentée à la CEDEAO comme base de la négociation.
Selon certains Maliens interrogés, le souci de la CEDEAO est d’obtenir un chronogramme pour rendre le plus vite possible le pouvoir aux civils. Néanmoins, ils estiment que le Mali est dans une situation sécuritaire très difficile et que l’organisation des élections sera très compliquée.
Pour d’autres, le Mali est un Etat souverain et est donc libre de prendre des décisions concernant la gestion de sa gouvernance et de sa politique sécuritaire. Selon eux, rien ne peut justifier l‘immixtion des autres Etats dans les affaires intérieures des Etats.