Dans un communiqué de presse publié lundi 1er août, Boubou Cissé, Premier ministre sous le défunt président Ibrahim Boubacar Keïta, sort de sa réserve et réagit à l’annonce par les autorités de la transition malienne du lancement d’un mandat d’arrêt international à son encontre. L’ex-chef du gouvernement et d’autres hautes responsabilités maliennes sont accusés de «crimes de faux, usage de faux et atteinte aux biens publics» en lien avec l’affaire «Paramount». Il s’agit d’un marché de 60 millions de dollars que les autorités maliennes avaient attribué à la société sud-africaine Paramount pour l’achat de véhicules blindés dont une partie n’a pas été livrée.
«Contrairement à ce que veulent faire croire les personnes qui ont été chargées d’instruire ce dossier, en aucun cas je n’ai posé un acte illégal dans l’exercice de mes fonctions et d’ailleurs, au moment de la conclusion de ce marché, en octobre 2015, j’étais en charge du Ministère des Mines, donc étranger à la conclusion de ce marché», se défend Cissé dans le communiqué de presse, ajoutant que lorsqu’il était ministre puis Premier ministre, il a agi «au service de l’Etat dans le souci de l’intérêt général, du respect des contrats signés avec nos fournisseurs, de la préservation du bien public et de notre Nation». Et de préciser: «(…) Je n’ai jamais cherché à fuir mes responsabilités ou à échapper à mes devoirs de justiciable, pour autant que la justice de notre pays demeure indépendante et impartiale.»
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L’ex-numéro 1 du gouvernement malien explique également que c’est à la suite de l’affaire dite de «complot contre le gouvernement», dans laquelle il a été blanchi en l’absence totale de preuves en mars 2021, et face à la situation et les «pressions» exercées sur sa famille qu’il a décidé de quitter «momentanément» le Mali. «Ma volonté obéit à la volonté d’observer une posture de réserve afin de permettre aux autorités de la transition d’œuvrer au plus vite pour le rétablissement des équilibres socio-politiques nécessaires au retour rapide à un ordre constitutionnel régulier dans notre pays», indique-t-il.
Revenant sur le mandat d’arrêt dont il fait l’objet, Cissé appelle la justice malienne à ne pas «faire l’objet d’une instrumentalisation et ainsi détourner l’opinion publique nationale des vrais enjeux du moment en matière sécuritaire, sociale et économique». Un acte déplorable qui va à contresens de la nécessité pour les Maliens, ajoute-t-il, d’être «rassemblés autour des valeurs de paix et de justice véritables afin de tracer un nouveau chemin vers la cohésion nationale».
Cissé rappelle, par ailleurs, sa préoccupation principale, qui est l’avenir de son pays et le bien-être de tous les Maliens. «Par conséquent, je continue de suivre avec intérêt l’évolution du cours de la transition, et ma détermination à apporter ma modeste contribution demeure intacte et inaltérable», conclut-il.