Entre le Mali et la France, les choses s'enveniment. Bamako a officiellement saisi les Nations Unies dans une correspondance datée du 16 août 2022 pour demander une réunion d'urgence du Conseil de sécurité.
Les autorités maliennes affirment détenir des informations confirmant que l'ancienne puissance coloniale fournit des armes et des renseignements aux groupes terroristes.
C'est en tout cas ce que révèle l'hebdomadaire Jeune Afrique sur son site internet, en évoquant une lettre adressée par Abdoulaye Diop, ministre malien des Affaires étrangères, au Conseil de sécurité de l'ONU.
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Le Mali dénonce notamment les violations répétées de son espace aérien par les forces françaises, dont les dernières troupes ont officiellement quitté le pays le 15 août.
Entre le Mali et la France, c'est le grand désamour depuis l'arrivée au pouvoir des jeunes colonels qui veulent absolument parfaire l'indépendance de leur pays vis-à-vis de l'ancien colonisateur, mais aussi et surtout régler définitivement la question du terrorisme. Il faut dire qu'en neuf ans de présence, la force Serval rebaptisée Bakhane n'a pas réussi à endiguer le terrorisme.
C'est d'autant plus gênant pour les autorités maliennes que non seulement c'est la France qui est à l'origine de l'arrivée des djihadistes sur leur territoire en assassinant le Colonel Kadhafi, mais c'est aussi elle qui avait interdit aux forces maliennes l'entrée dans Kidal pour en découdre avec les rebelles touaregs.
La France n'a pas apprécié que les autorités maliennes lui demandent de plier bagage, après avoir fait appel aux paramilitaires du groupe Wagner qui ont montré leur efficacité en Centrafrique où les groupes rebelles sont désormais réduits à leur plus simple expression.
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Pour le moment, les preuves de ce soutien aux terroristes n'ont pas encore fait l'objet d'une communication publique de Bamako et la France continue de nier, de même que la violation de l'espace aérien malien.
Mais, il est avéré que Paris n'a cessé d'intervenir pour rendre la vie difficile aux nouvelles autorités maliennes, notamment en intervenant pour que la Cédéao sanctionne le Mali et en poussant ses alliés dans la sous-région ouest-africaine, notamment le Sénégal et la Côte d'Ivoire, à agir contre le Mali.