Coups d’État en Afrique de l'Ouest: la CEDEAO doit revoir sa politique

VidéoEn Afrique de l'Ouest les coup d'Etat se sont multipliés au cours de ces dernières années. Et les positions adoptées par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) envers les putschistes ne semblent pas faire l'unanimité au sein des populations et sociétés civiles.

Le 10/10/2022 à 09h48, mis à jour le 10/10/2022 à 11h39

Mercredi 26 mai 2021, au Mali, le président de la transition, Bah N’Daw, a remis sa lettre de démission et celle de son Premier ministre au vice-président, le colonel Assimi Goïta, celui-ci devenant de facto le président de la transition malienne.

Depuis ce changement à la tête de l’Etat malien, les ballets diplomatiques n’ont cessé de regagner Bamako pour tenter de rapprocher les lignes et inviter les militaires à un retour des civils au pouvoir, dans un délai de 18 mois. Après le coup d’Etat au Mali, la Guinée Conakry lui a emboîté le pas en 2021 quand le colonel Mamadi Doumbouya a renversé le professeur Alpha Condé, président démocratiquement élu, la même année. Au Burkina Faso, le 24 janvier 2022, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a renversé le chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré, puis a été destitué à son tour.

Face à ces différents changements de pouvoir, la CEDEAO multiplie les contacts dans ces pays de l’Afrique de l’Ouest pour essayer de faire revenir les militaires à la raison. Pour la plupart des Maliens, la CEDEAO doit revoir sa copie car de plus en plus, les peuples africains rejettent cette organisation sous-régionale.

Pour nos interlocuteurs, la CEDEAO, qui a été créée pour renforcer les liens historiques, culturels, économiques et sociaux entre les Etats, s’est transformée en véritable instrument pour freiner l’intégration sous-régionale et fait exécuter un agenda qui n’est pas celui des peuples africains. Ce qui fait que, tant au Mali, qu'en Guinée ou qu'au Burkina Faso, il y a une convergence entre les mouvements politiques et la société civile contre la CEDEAO, qui est aujourd'hui fortement contestée.

Par Diemba Moussa Konaté (Bamako, correspondance)
Le 10/10/2022 à 09h48, mis à jour le 10/10/2022 à 11h39