Mercredi 26 mai 2021, au Mali, le président de la transition, Bah N’Daw, a remis sa lettre de démission et celle de son Premier ministre au vice-président, le colonel Assimi Goïta, celui-ci devenant de facto le président de la transition malienne.
Depuis ce changement à la tête de l’Etat malien, les ballets diplomatiques n’ont cessé de regagner Bamako pour tenter de rapprocher les lignes et inviter les militaires à un retour des civils au pouvoir, dans un délai de 18 mois. Après le coup d’Etat au Mali, la Guinée Conakry lui a emboîté le pas en 2021 quand le colonel Mamadi Doumbouya a renversé le professeur Alpha Condé, président démocratiquement élu, la même année. Au Burkina Faso, le 24 janvier 2022, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a renversé le chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré, puis a été destitué à son tour.
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Face à ces différents changements de pouvoir, la CEDEAO multiplie les contacts dans ces pays de l’Afrique de l’Ouest pour essayer de faire revenir les militaires à la raison. Pour la plupart des Maliens, la CEDEAO doit revoir sa copie car de plus en plus, les peuples africains rejettent cette organisation sous-régionale.
Pour nos interlocuteurs, la CEDEAO, qui a été créée pour renforcer les liens historiques, culturels, économiques et sociaux entre les Etats, s’est transformée en véritable instrument pour freiner l’intégration sous-régionale et fait exécuter un agenda qui n’est pas celui des peuples africains. Ce qui fait que, tant au Mali, qu'en Guinée ou qu'au Burkina Faso, il y a une convergence entre les mouvements politiques et la société civile contre la CEDEAO, qui est aujourd'hui fortement contestée.