Vidéo. Mali: les gris-gris, chacun croit à son génie protecteur

Le360 Afrique/Diemba

Le 22/05/2021 à 16h49, mis à jour le 22/05/2021 à 16h51

VidéoLes gris-gris sont une réalité africaine très ancrée dans l’esprit des Maliens. Beaucoup d’entre eux pensent que les amulettes et autres talismans leur offrent un pouvoir mystique, un bonheur, un pouvoir et/ou une protection contre les mauvais esprits.

Au Mali, à l’instar des pays de la sous-région, les gris-gris attachés au corps sous forme d’amulettes occupent une très grande importance dans la vie des citoyens. Il est même rare de voir un Malien qui n'en porte pas.

Et pour cause, pour le commun des mortels maliens, le gris-gris constitue un génie protecteur qui permet d’avoir l’ascension, protège contre les mauvais esprits, rend invisible, apporte le bonheur et le pouvoir,…

Certains éleveurs et soldats portent des amulettes qui ont pour finalité d’empêcher que les objets tranchants et les balles ne puissent pénétrer leur corps.

Et pour bien protéger leurs gris-gris, les Maliens, à l’instar des Ouest-Africains, recourent aux services des cordonniers. Ces derniers enveloppent le précieux objet à l’intérieur d’un plastique pour assurer son étanchéité et éviter ainsi sa décomposition en cas de contact avec l’eau, avant de l’envelopper dans une peau d’animal et de le coudre de manière à ce que rien ne puisse l'altérer.

Reste que si une grande partie des Maliens porte des amulettes, rares sont les personnes qui souhaitent en parler publiquement et ce, d’autant que ces croyances mystiques sont souvent en contradiction avec la religion.

Idem pour les cordonniers qui souhaitent eux aussi garder les détails secrets de la préparation de ces objets de protection, notamment des peaux utilisées ou des contenus de certains gris-gris afin de ne pas vexer leurs clients.

Il faut souligner que la population malienne est musulmane à près de 95%, chrétienne à près de 3%, mais les croyances animistes y sont sont très ancrées, sans considération de religion ou d’origine, à l’instar des autres pays de la sous-région. Ainsi, beaucoup sont gênés à l'idée de parler de ces pratiques qui sont souvent à l’opposé de ce que prescrivent les religions.

Par Diemba Moussa Konaté (Bamako, correspondance)
Le 22/05/2021 à 16h49, mis à jour le 22/05/2021 à 16h51