Mali: le dolo ou chapalo, la bière de mil aux présumés vertus thérapeutiques

VidéoLe gnon dolo, communément appelé chapalo ou bière de mil est obtenue par la fermentation de sorgho rouge ou du mil germé et cuit dans de l'eau. Au Mali, on lui attribue mille et une vertus thérapeutiques et on affirme que cette bière obtenue grâce au malt des céréales locales ne rendrait pas ivre.

Le 12/03/2022 à 07h37, mis à jour le 12/03/2022 à 07h38

Pour produire cette bière traditionnelle africaine, il faut 50 à 60 kg de mil, millet ou sorgho, une quantité relativement importante. La céréale est ensuite mis en germination pendant au moins trois jours. Dès que les grains se fendent et laissent apparaître le germe, on les étale au soleil, pour que la chaleur fasse cesser le processus de germination et cela pendant deux à trois jours.

Après, ce malt de mil ou sorgho, est amené au moulin pour avoir la farine. On vient mettre la farine dans de l’eau. On fait cuire ce mélange plusieurs fois et sur des feux de puissance variable. Puis on le filtre de manière à ne récupérer que le liquide. La boisson est mise à bouillir sur un feu de bois durant six à huit heures, sur un foyer traditionnel.

On laisse ensuite reposer la décoction, ce qui permet au moût de se déposer au fond du récipient. Le liquide est cuit bouilli puis refroidi. La préparation du Dolo est considérée comme un processus de cuisson qui passe par deux étapes : le maltage et le brassage.

Traditionnellement, sa préparation est l'apanage des femmes âgées de plus de quarante ans. Un autre aspect très important, la bière de mil possède des effets bénéfiques pour la santé, ce serait une boisson énergétique, diététique et nourrissante. Elle combattrait la constipation, les états fébriles et même le paludisme. Au Mali, la bière de mil est aussi utilisée dans les pratiques en l'honneur des ancêtres, des génies et des esprits. Il sert à l'établissement de la communication entre le monde visible et le monde invisible.

Aujourd’hui avec l’expansion des bars dancings et des boîtes de nuit, beaucoup de jeunes se dirigent vers ces endroits pour consommer de l’alcool. Les chapalodromes sont exclusivement réservés à une catégorie de personnes. Le dolo est servi dans des calebasses par celle qui le fabrique, la « dolotière », ce métier est uniquement réservé aux femmes.

Par Diemba Moussa Konaté (Bamako, correspondance)
Le 12/03/2022 à 07h37, mis à jour le 12/03/2022 à 07h38