Mali: réactions des citoyens après l'annonce de la militarisation de la police et de la protection civile

VidéoLe gouvernement malien a annoncé la militarisation de la police et de la protection civile pour combler le vide laissé par les forces étrangères qui étaient dans le pays. Une décision globalement saluée par les populations.

Le 13/10/2022 à 12h40, mis à jour le 13/10/2022 à 12h42

Le gouvernement de transition au Mali a adopté, mercredi 5 octobre 2022 en Conseil des ministres, un projet de loi consacrant la militarisation de la police et de la protection civile. Censée concourir à la réalisation des objectifs de la refondation de l’Etat, cette mesure permettra de déployer la police nationale dans les zones reconquises par l’armée afin d’y assurer la sécurité des populations et de leurs biens et d'empêcher le retour des forces du mal, a précisé le gouvernement dans un communiqué.

Pour rappel, la militarisation de la police, abandonnée par les autorités en 1993, était l'une des recommandations phares des Assises nationales de la refondation (ANR) organisées par le gouvernement de transition en décembre 2021. 

La décision du gouvernement de transition semble être partagée par la population malienne, car, selon elle, la police nationale avait perdu toute sa crédibilité dans les grandes villes à cause de son comportement dans le maintien de l’ordre public et la réglementation de la circulation. Nos interviewés estiment par ailleurs qu'avoir 14 syndicats au sein de la police nationale est exagéré pour un seul corps et qu’il serait mieux de se limiter à un seul.

Selon le secrétaire général du Syndicat autonome de la police, cette décision du gouvernement est la bienvenue. Pour lui, que ce soit la sécurisation des personnes et leurs biens ou le renforcement des capacités opérationnelles des forces de défense, toutes ces missions font partie de celles de la police nationale. Et le syndicaliste de noter que la police évolue déjà dans certaines opérations militaires, comme l’opération «Maliko».

Par Diemba Moussa Konaté (Bamako, correspondance)
Le 13/10/2022 à 12h40, mis à jour le 13/10/2022 à 12h42