Où investir en Afrique? A cette question, les investisseurs étrangers et les cabinets de conseils jaugent des batteries d’indicateurs, les risques pays et les environnements économiques des différents pays africains pour lister ceux où l’investissement peut favoriser la croissance et engendrer un retour sur investissement sans pour autant courir beaucoup de risques.
Pour Business Insider, plateforme digital américaine, si le continent africain offre de nombreux pays où investisseurs étrangers et partenaires économiques peuvent investir, selon elle, le critère fondamental de la puissance économique d’un pays doit se mesurer à l’aune du poids de son produit intérieur brut. Et les pays à choisir sont donc, pour Business Insider, ceux qui affichent les PIB les plus élevés du continent.
Lire aussi : Top 10 des meilleurs pays où investir en Afrique en 2021, selon Rand Merchant Bank
Toutefois, si cet indicateur peut donner une idée sur la santé économique d’un pays, il est essentiel de croiser cet indicateur avec d’autres variables dont la stabilité politique, le risque pays, l’environnement des affaires, les politiques de rapatriements des dividendes, la stabilité de la monnaie, l’inflation, les incitations et règlementations fiscales…
Nigéria: poids démographique et premier producteur de pétrole
Avec un PIB de 514 milliards de dollars, le Nigéria est la première puissance économique d’Afrique. En plus du poids de son PIB, le Nigéria compte également une forte population et s'affiche comme le pays le plus peuplé d’Afrique avec 220 millions d’habitants. Ce qui en fait un marché intérieur intéressant pour l’investissement. Il est aussi le premier producteur africain de pétrole. Et les investissements entrepris au cours de ces dernières années dans un certain nombre de domaines (raffinage de pétrole, électrification…) devraient contribuer à l’amélioration de l’attractivité du pays.
Le pays a renoué avec la croissance en 2021 et offre des opportunités d’investissements dans divers secteurs: hydrocarbures, agriculture, BTP, industrie, télécommunication…
Egypte: poids démographique et économie diversifiée
Avec 105 millions d’habitants, l’Egypte est le 3e pays le plus peuplé d’Afrique, derrière le Nigéria et l’Ethiopie, et la 2e puissance économique du continent africain avec un PIB de 394 milliards de dollars. C’est l’un des rares pays africain à enregistrer une évolution positive de son PIB en 2020, malgré les effets de la pandémie du Covid-19. Elle a maintenu son dynamisme économique et a même enregistré une croissance de 9,8% au premier trimestre de l’exercice 2021-2022.
Lire aussi : Africa CEOs Survey: voici les pays les plus attractifs où investir en 2020, selon les chefs d'entreprise
Le pays repose sur une économie diversifiée disposant des hydrocarbures, notamment du gaz découvert en Méditerranée, une agriculture qui la place parmi les premiers exportateurs mondiaux d'agrumes, le tourisme, la chimie et les industries électrique et électronique. Autant de secteurs qui offrent des opportunités aux investisseurs étrangers.
Afrique du Sud: l’économie la plus industrialisée du continent
La 3e puissance économique africaine en termes de PIB, avec 329,53 milliards de dollars, est aussi le pays le plus industrialisé du continent. Les services représentent 73% du PIB. Ceux-ci reposent sur les services commerciaux et gouvernementaux, l’immobilier, la finance, les communications, le transport, etc. Le pays abrite également la plus grande bourse de valeur du continent.
Après la stagnation et les récessions, le pays devrait afficher une croissance de l’ordre de 2% en 2022 et 2,1% en 2023, selon Bloomberg.
Avec des indicateurs macroéconomiques solides, un sous-sol riche en minerais, le pays offre de nombreuses opportunités aux investisseurs étrangers.
Algérie: économie entièrement rentière, malgré d’énormes potentialités
Avec un PIB de 151,46 milliards de dollars en 2021, l’économie algérienne repose quasi uniquement sur la rente pétrolière qui pèse 95% des recettes d’exportations et assure jusqu’à 60% des recettes du budget de l’Etat.
Les politiques visant à sortir du tout pétrole n’ont pas jusqu’à présent abouti aux résultats escomptés. Pourtant, le pays recèle des potentialités dans divers domaines qui peuvent attirer des investisseurs étrangers. C’est le cas du domaine des énergies renouvelables, notamment du solaire, du tourisme, des phosphates, de l’or, du fer… dont l’exploitation pourrait atténuer la dépendance vis-à-vis des hydrocarbures et booster la croissance économique du pays, rythmée actuellement par l’évolution du cours du baril de pétrole. Pour attirer les investisseurs étrangers, les autorités doivent revoir l’environnement des affaires pour rendre la destination plus attractive auprès de ces investisseurs étrangers.
Maroc: une économie diversifiée et ouverte
La 5e économie africaine en termes de PIB avec 124 milliards de dollars en 2021, est l’une des plus diversifiées du continent africain. La stabilité politique, la proximité géographique avec le marché européen, l’économie ouverte et libérale et l’existence d’infrastructures de base de qualité (port Tanger Med, autoroutes, chemin de fer…) sont autant de facteurs favorables pour attirer les investisseurs étrangers dans divers domaines comme l’agriculture, l’industrie (automobile, aéronautique…), le BTP, le tourisme, les énergies renouvelables…
Les succès enregistrés au niveau des secteurs automobile et aéronautique montrent que le Royaume est une destination d’investissement qui offrent des opportunités intéressantes aux investisseurs étrangers.
Kenya: pas que le tourisme
Le Kenya est l’économie la plus développée en Afrique de l’Est et centrale avec un PIB de 107 milliards de dollars. L’économie kenyane a affiché une solide résilience au cours de ces dernières années et devrait renouer avec de fortes croissances dans les années à venir. La Banque mondiale prévoit une croissance de 4,9% en 2022 grâce à des politiques économiques saines.
Outre le tourisme, l’économie kenyane repose également sur l’agriculture, les nouvelles technologies de l’information et les services.
Avec une forte demande de biens et services, une économie robuste et un environnement commercial favorable, le Kenya constitue une destination idéale pour les investissement. Le pays recèle de potentialités agricoles, minières et touristiques indéniables sous exploitées. En plus, les découvertes de pétrole pourraient booster sa croissance.
Ethiopie: poids démographiques et potentialités
Le second pays le plus peuplé d’Afrique, avec 115 millions d’habitants, a été, au cours de la décennie écoulée, le plus dynamique avec une croissance économique annuelle moyenne autour de 10%. Si le Covid-19 et la crise du Tigré ont ralenti cette croissance, elle devrait reprendre sa dynamique à partir de 2022 et faire passer le PIB du pays, qui s’est établi à 93,97 milliards de dollars, le cap des 100 milliards de dollars. Selon Reuters, l’économie éthiopienne devrait croître de 8,7% en 2022, après une croissance moyenne de 6,1% en 2019 et 2020.
Lire aussi : Compact with Africa: Merkel demande aux entreprises d'investir en Afrique plutôt qu'en Asie
Le pays offre des opportunités d’investissement indéniables grâce à son marché intérieur, ses potentialités agricoles, sa main d’œuvre abondante et bon marché et les potentialités qu’offrira le barrage de la Renaissance en matière de disponibilité d’électricité.
Ghana: agriculture et hydrocarbures
La seconde puissance économique de la CEDEAO, derrière le Nigéria, figure désormais au 8e rang des plus grandes économies africaines. Avec une population de 30 millions d’habitants, le Ghana connaît depuis quelques années une dynamique de croissance qui la hisse parmi les économies affichant les croissances les plus fortes du continent. Les découvertes de pétrole et de gaz y sont pour beaucoup. En 2021, le pays a enregistré une croissance de 6,6% propulsant le PIB du pays 74,26 milliards de dollars.
Cette croissance est portée par l’agriculture, notamment celle du cacao dont le pays est le second producteur mondial derrière la Côte d’Ivoire, les hydrocarbures (pétrole et gaz) et les mines. Ces secteurs offrent d’importantes opportunités aux investisseurs, d’autant que le Ghana fait partie d’un ensemble régional (CEDEAO) de plus de 400 millions de consommateurs.
Angola: rente pétrolière et nécessité de diversification
L’Angola, 3e producteur africain de pétrole en 2021, est un pays riche en ressources pétrolière et gazière et dispose d’un potentiel agricole sous exploité. L’économie du pays, dépendante de la rente pétrolière, a connu une certaine stagnation au cours de ces dernières années, dans le sillage de la chute du cours de l'or noir. Son PIB a chuté pour s’établir à 66,49 milliards de dollars en 2021.
Lire aussi : Infrastructures: l'Afrique doit investir entre 120 et 140 milliards de dollars par an
Longtemps concentré sur les hydrocarbures, le pays souhaite désormais diversifier son économie et sortir du tout pétrole. Le commerce, le transport, le stockage, le BTP et les ressources halieutique, longtemps délaissés à cause de la rente pétrolière, sont autant de secteurs offrant des opportunités aux investisseurs étrangers.
Côte d’Ivoire: une économie agricole dynamique
La Côte d’Ivoire figure, depuis plus d’une décennie, parmi les économies les plus dynamiques d’Afrique. Et elle est une destination de choix pour les investisseurs étrangers qui ciblent le marché ouest-africain. Avec un PIB de 71 milliards de dollars à fin 2021, la Côte d’Ivoire devrait enregistrer une croissance de 6,5% en 2022, selon la Banque africaine de développement (BAD).
En plein croissance, le pays offre des opportunités d’investissement dans divers domaines dont les transports, les infrastructures, l’agriculture, l’industrie de transformation, les hydrocarbures…