Pour l'ancien président tunisien, Moncef Marzouki, c'est très visiblement l'Algérie qui est le plus grand facteur de blocage pour la construction de l'Union du Maghreb arabe.
"Le différend entre le Maroc et l'Algérie sur le Sahara est une tragédie qui coûte très cher et il est temps d'y mettre un terme", a-t-il affirmé dans une interview accordée à Al Quds Al Arabi.
Selon lui, quand il y a huit ans, en février 2012, il a pris son bâton de pèlerin pour convaincre Rabat, Nouakchott et Alger de mettre de côté cette lancinante question, "toutes les parties ont accepté l'offre à l'exception des autorités algériennes".
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C'est "la première chose que j'ai faite lorsque j'ai assumé la présidence (de la République tunisienne, ndlr) pour essayer de relancer l'Union du Maghreb arabe (UMA), et pour l'histoire ... ".
Son idée était d'amorcer un dialogue entre les pays du Maghreb même si une solution définitive n'était pas encore trouvée concernant la question du Sahara marocain.
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"Ma conviction est que si nous refusons tout dialogue avant de résoudre le problème du Sahara marocain, nous allons rester inactifs pour toujours", a-t-il regretté. C'est justement ce qui l'avait poussé à vouloir amener l'ensemble de ses partenaires du Maghreb à s'asseoir autour d'une table.
Son idée était alors de parler de ce qu'il appelle les "cinq libertés": liberté de mouvement, de travail, de résidence, de propriété et de participer aux élections municipales pour les citoyens des pays du Maghreb vivant dans l'un des cinq pays.
Evidemment, Marzouki ne se doutait pas que le régime algérien allait manquer de clairvoyance à ce point. Car, force est de constater que "malheureusement, toutes les parties" allaient se "mettre d'accord à l'époque, à l'exception de la partie algérienne, qui a annoncé son rejet de la proposition".
Devant cet entêtement du régime algérien, Marzouki estime que la solution pour la construction du Maghreb passe, d'une part, par une mobilisation forte des cinq Parlements du Maroc, de l'Algérie, de la Mauritanie, de la Tunisie et de la Libye pour adopter une proposition de loi sur ces cinq libertés. Et d'autre part, il faut qu'il y ait un programme d'échange pour les jeunes, par exemple, et que les intellectuels, les élites, les médecins, les avocats et les journalistes se rencontrent.