Investissements: six pays africains concentrent 75% du stock d’IDE européen

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Le 21/01/2017 à 15h32, mis à jour le 21/01/2017 à 17h50

Les IDE réalisés par l’Union européenne (UE) en Afrique ont atteint 292 milliards d’euros. Six pays en concentrent 219,71 milliards d’euros, soit 75,24% de ce stock d’IDE. Le secteur des hydrocarbures est celui qui attire le plus les IDE européens vers le continent.

Avec la Chine depuis quelques années, l’Union européenne reste le principal investisseur sur le continent africain. Selon les dernières données publiées par Eurostat, l’Office statistique de l’Union européenne, couvrant la période allant du 1er novembre 1993 (date d’entrée en vigueur du traité de Maastricht) à fin 2015, les investissements directs étrangers de l’Union européenne à destination du continent africain ont atteint un cumul de 292 milliards d’euros. Toutefois, ce montant reste négligeable, car ne représentant que 4,2% du stock total des IDE de l’UE qui ont atteint 6.894 milliards d’euros en 2015.

Sur le continent, ce stock est fortement concentré sur un nombre très réduit de pays. Pour preuve, six pays pèsent plus de 75% du stock d’IDE de l’UE en Afrique. Pour ce qui est des secteurs d’activité, ces investissements restent dominés par ceux orientés vers les hydrocarbures (pétrole et gaz). De loin suivent ceux des télécommunications, infrastructures, matières premières, BTP et matériaux de construction, etc.

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Ce stock d’IDE évolue annuellement en fonction des nouveaux investissements, mais aussi de l’effet des désinvestissements.

C'est l’Afrique du Sud qui s’accapare la première position en tant que bénéficiaire des IDE de l’UE en Afrique. La nation arc-en-ciel a ainsi capté 79 milliards d’euros sur la période allant de 1993 à 2015, soit légèrement plus 27% des IDE à destination du continent grâce à son système règlementaire, un marché intérieur important, un accès aux matières premières et une stabilité politique. Outre les télécommunications et les matières premières, les investissements vont aussi dans les infrastructures, notamment dans l’énergie où le pays accuse un déficit important. L’énergie et la logistique sont des freins potentiels à l’IDE.

De loin, suit l’Egypte avec un cumul d’IDE de 41 milliards d’euros. Avant l’éclatement de la crise politique en 2011, l’Egypte était une destination très attrayante pour les flux des IDE. Une croissance forte, une position géographique stratégique, une main-d’œuvre abondante et bon marché, un potentiel touristique solide, des réserves énergétique conséquentes et un marché intérieur important (le 3e pays le plus peuplé d’Afrique) sont les ingrédients qui ont attiré les investisseurs étrangers au pied des Pharaons. Les investissements ont porté essentiellement sur le secteur pétrolier, le BTP et matériaux de construction, la manufacture, l'immobilier, la finance, etc.

Derrière l’Egypte suivent l’Angola, le Nigeria et l’Algérie avec des montants respectifs de 36 milliards, 32 milliards et 16,47 milliards d’euros. Toutefois, pour ces trois pays, les investissements sont presque totalement concentrés sur les secteurs pétroliers. Il s’agit d’économies faiblement diversifiées et dont les environnements des affaires ne sont pas des plus favorables. Toutefois, l’importance des hydrocarbure (pétrole et gaz) de ces rois ays attire les majors du secteur pétrolier européen, notamment BP, Shell, Total, ENI, etc.

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En sixième position vient le Maroc avec un cumul de 15,24 milliards d’euros d’IDE sur la période 1993-2015. La position du Maroc a connu un recul, suite au retrait de certains acteurs dont particulièrement Vivendi qui s’est désengagé de Maroc Telecom au profit de l’opérateur émirati Etisalat pour 4,2 milliards d’euros en 2014. Contrairement aux pays pétroliers (Egypte, Angola, Nigeria et Algérie), les IDE en provenance de l’UE à destination du Maroc couvrent des secteurs très variés: télécommunications, automobile, aéronautique, électronique, BTP et matériaux de construction, tourisme, etc. Le Maroc continue à attirer les investisseurs européens grâce à son marché, sa stabilité politique, son environnement des affaires, une main-d’œuvre bon marché, une proximité géographique et surtout son rôle de plus en plus affirmé de hub africain.

Par Moussa Diop
Le 21/01/2017 à 15h32, mis à jour le 21/01/2017 à 17h50