La seconde vague du Covid-19 fait rage en Afrique. Le continent compte actuellement environ 3,6 millions de cas officiels de Covid-19 dont 3,05 millions de guérisons et plus de 91.000 décès.
Malheureusement, ces chiffres sont sous-estimés par rapport à la réalité. Et ce qui inquiète le plus, c’est qu’au moment où l’espoir de venir à bout de la pandémie se matérialise avec le déclenchement des campagnes de vaccination un peu partout dans les pays développés, en Afrique, hormis le Maroc qui a pu se procurer 2,5 millions de doses et les Seychelles qui ont obtenu deux dons d’un volume global de 100.000 doses pour une population de 95.000 habitants, le vaccin est une denrée très rare et même inaccessible.
En effet, dans cette guerre pour l’accès aux vaccins, l’Afrique est devancée par les grandes puissances qui se battent pour s’accaparer des vaccins produits par les grands laboratoires.
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Conséquence, deux pays seulement ont démarré de véritables campagnes de vaccination. Il s’agit des Seychelles dont la vaccination est facilitée par une population faible de 95.000 habitants dont seulement 65.000 ont besoin de vaccins. Le pays est le premier du continent à avoir entamé une campagne de vaccination de sa population, le 10 janvier dernier, après la réception d’un don de 50.000 doses du vaccin du chinois Sinopharm offertes par les Emirats arabes unis. Un don devant permettre la vaccination de plus de 38% de la population visée par cette campagne de vaccination.
Par ailleurs, Serum Institute of India a envoyé 50.000 autres doses du vaccin Covishield d’AstraZeneca à l’archipel. Ce qui permet au pays de vacciner en tout environ 50.000 personnes sur la population cible de 65.000 habitants (personnes âgées de plus de 18 ans et plus).
En clair, avec ces 100.000 doses, l’archipel pourra vacciner environ 77% des personnes ciblées par la campagne de vaccination, ce qui devrait contribuer à atteindre une véritable immunité collective du pays.
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Quelques jours après le début de la campagne de vaccination, le pays a ouvert ses frontières et exige désormais le vaccin à tous les ressortissants qui souhaitent visiter l’archipel.
Outre les Seychelles, le Maroc est aujourd’hui le seul grand pays du continent à avoir réellement entamé une campagne de vaccination à grande échelle. Après la réception de 2 millions de doses d’AstraZeneca de l’indien Serum Institute of India et de 500.000 doses du chinois Sinopharm, le Royaume, prêt depuis plusieurs semaines pour entamer une large campagne de vaccination, a démarré celle-ci sur les chapeaux de roues. En quatre jours, 200 081 personnes ont reçu le vaccin, soit une moyenne quotidienne de 42.000 personnes vaccinées. Une moyenne exceptionnelle supérieure à celle de nombreux pays européens qui ont entamé leur campagne dès le 27 décembre dernier.
Et pour éviter les ruptures de vaccins, le royaume a calé les livraisons mensuelles de doses auprès de ses partenaires dont il a commandé 65 millons de doses pour vacciner toute la population âgée de plus de 17 ans.
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En dehors de ces deux pays, c’est le désert. Aucun autre pays africain n’a réellement entamé une vaccination à grande échelle faute de vaccins. L’Egypte a entamé une campagne de vaccination avec seulement 50.000 doses octroyées par les Emirats arabes unis. Pour une population de plus de 105 millions d’habitants, c’est insignifiant. Idem pour Maurice qui a obtenu aussi de Serum Institute 50.000 doses pour vacciner 25.000 personnes sachant que le pays compte une population de 1,3 million d’habitants.
Quant à l’Algérie qui avait annoncé une vaccination à grande échelle, elle a obtenu entre 20.000 et 50.000 doses du vaccin russe Sputnik-V, selon des sources, pour annoncer en grande pompe le démarrage d’une campagne de vaccination pour au moins sauver la parole du président Abdelmadjid Tebboune qui avait annoncé le démarrage de la vaccination en janvier.
Pour les autres pays africains, il faudra attendre. L’Afrique du Sud, le pays le plus touché par la pandémie du Covid-19 avec 1,45 million de cas et 44.164 décès, n’a reçu que ce lundi 1er février 1 million de doses de l’indien Serum Institute of India.
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Bref, l’Afrique est mal partie pour une campagne de vaccination à grande échelle. Pourtant, la situation urge. Epargnée par la première vague de contagion au Covid-19 qui n’avait qu’effleuré le continent, à l’exception de l’Afrique du Sud, la seconde vague touche durement l’Afrique. Rares sont les pays qui n’ont pas été affectés par cette seconde vague beaucoup plus contagieuse et surtout plus meurtrière que la première.
La situation est d’autant plus inquiétante que les statistiques fournies par les pays africains sont loin de refléter la réalité de la pandémie durant cette seconde vague. La hausse des décès comparativement au temps normal et le nombre élevé de décès de personnes âgées donnent une idée claire de la situation sanitaire dans de nombreux pays du continent. De même, le nombre de personnalités politiques qui disparaissent du Covid-19 constitue aussi un indicateur du niveau des contagions et des décès dans certains pays. C’est le cas du Zimbabwe où on a enregistré le décès de 4 ministres, du Malawi, de 3 ministres du Mali où un ancien président et le chef de file de l’opposition ont été emportés par le Coiid-19. Au Sénégal, de ombreux maires de villes ont été emportés par la pandémie.
Et malheureusement, il ne faudra pas compter sur les vaccins durant le premier semestre de l’année en cours pour stopper la propagation de la pandémie du Covid-19. Selon l’OMS, il faudra attendre 2023 pour atteindre une vaccination de masse en Afrique.
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Face à cette situation, l’Union africaine a annoncé avoir commandé 400 millions de doses supplémentaires pour porter ses commandes à 670 millions de doses au profit des pays du continent. Quant au programme Covax de l’OMS et de l’Alliance pour le vaccin, qui prévoit d’offrir à chaque pays africain des doses pour vacciner 20% de sa population, elle compte acquérir plusieurs autres centaines de millions de doses pour l’Afrique. Mieux, la Banque mondiale a annoncé la semaine dernière le déblocage de 12 milliards de dollars pour l’achat de vaccins au profit de nombreux pays dont notamment africains.
Seulement, les laboratoires occidentaux, russes, chinois et indiens croulent sous le poids des commandes des plus offrants. Du coup, les pays africains devront attendre que les populations américaines, européennes et asiatiques soient livrées pour espérer bénéficier ensuite des doses excédentaires. La faute revient aux pays africains qui ont les moyens de se lancer dans la production et qui n’ont malheureusement pas essayé, dont particulièrement l’Afrique du Sud.
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Pour les autres dont le géant nigérian, la production de vaccins anti-Covid-19 est loin d’être une priorité sachant que la mortalité due à la pandémie est négligeable comparativement à d’autres pandémies comme le paludisme. Seulement, au-delà des décès, le Covid-19 a des impacts économiques catastrophiques (arrêt de l’activité économique, montée du chômage, etc.) sur le continent, qui font que cette pandémie mérite plus d’attention de la part des dirigeants. C’est ce que le Maroc a compris.