En 2017, les flux d'investissements directs étrangers (IDE)devraient atteindre quelque 65 milliards de dollars en progression de 10%, selon le dernier rapport de la Conférence des nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED). Le World investment report 2017 souligne que les fonds injectés dans le continent d'IDE seront influencés par les prix des hydrocarbures. D'ailleurs, la prévision de hausse de 10% est faite dans la perspective de la poursuite de la reprise des prix des hydrocarbures.
Au cas où les cours restent élévés, l'effort d'investissement sera maintenu dans la plupart des pays producteurs de pétrole. C'est, en effet, ce qui permet de maintenir l'appétit des firmes multinationales pour les actifs pétroliers.
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Le français Total a déjà programmé, à travers sa filiale sud-africaine, de racheter la participation de Tullow Oil en Ouganda pour quelque 900 millions de dollars, affirme la CNUCED. De même, Africa Finance Corporation (AFC), fond panafricain basé au Nigeria, et le sud-afrcain Harith General Partners, spécialisé dans les infractrutures, ont décidé d'investir 3,3 milliards de dollars dans la plus grande entreprise énergétique panafricaine.
L'Afrique devra néanmoins compter sur les secteurs non pétroliers pour attirer davantage d'investissement en 2017. Les projets en green-fields, c'est-à-dire de création de nouveaux actifs, annoncés en 2016 permettent déjà d'anticiper pareille hausse. Et par ordre d'importance, l'immobilier arrive en tête, suivi du gaz naturel, des infrastructures, des énergies renouvelables, de la chimie et de l'automobile.
En 2017, en dehors du secteur des matières premières, il faut compter sur les multinationales chinoises ou des Emirats arabes unies, notamment dans le domaine des infrastructures ou des services aux entreprises.
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Dans les années à venir, les accords de libre-échange signés notamment dans le cadre des Accords de partenariat économique (APE) avec l'Union européenne devrait booster les investissements. De même, le développement des échanges inter-régionaux et intrarégionaux constituera un facteur dopant les investissements sur le continent, toujours selon le rapport de la CNUCED.
De toute évidence l'année 2017 devrait être marquée par une reprise de la croissance par rapport à une année 2016 où la morosité a dominé. Concernant le bilan 2016, c'est l'Afrique australe qui arrive en tête avec quelque 21 milliards de dollars, malgré une baisse de 18% par rapport à l'année précédente. A elle seule, l'Angola a réussi à attirer quelque 14,4 milliards de dollars, essentiellement dans le domaine pétrolier.
L'Afrique du Nord réalise un cumul de 14,5 milliards de dollars, marquant d'ailleurs une hausse de 11% par rapport à 2015. Mais, ici, force est de constater que plus de la moitié des investissements est allée à l'Egypte avec un total de 8,1 milliards de dollars. La découverte par le hollandais Shell d'importantes réserves de gaz dans le désert à l'Ouest du pays continue d'attirer les plus importants investissements du continent.
Au Maroc, par contre, les IDE ont reculé de 29% pour s'établir à 2,3 milliards de dollars en 2016, alors que l'Algérie ferme la marche avec pas moins de 1,5 milliard de dollars.
Le repli général du prix des matières premières est également synonyme de décélération voir de recul des investissements sur tout le continent. Ainsi, l'Afrique centrale ne cumule que 5,1 milliards de dollars marquant une baisse de 15% en 2016 par rapport à 2015. La République démocratique du Congo, pays de matières premières par excellence, n'a cumulé que 1,2 milliard de dollars. La Guinée équatoriale, le Gabon, le Tchad ont tous vu leurs flux d'IDE baisser de manière drastique.
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En revanche en Afrique de l'Est, l'heure est à la hausse des fonds venant l'extérieur pour accompagner durablement l'économie. Ce sont quelque 7,1 milliards de dollars, soit 13% de plus qui ont été injectés dans l'économie de cette région. La nouvelle destination éthiopienne continue d'avoir toute l'attention des fonds et entreprises internationaux. Ainsi, le pays des Négus a profité de quelque 3,2 milliards de dollars d'investissement en 2016, ce qui le place dans le top 5 africain derrièrre, l'Angola, l'Egypte, le Nigeria et le Ghana.
En Afrique de l'Ouest aussi l'heure est à la hausse des IDE, avec un cumule de 11,4 milliards de dollars en progression de 12%. C'est le Nigeria et le Ghana qui sont les chouchous des investisseurs avec respectivement 4,4 et 3,5 milliards de dollars. Evidemment, si pour le Ghana il s'agit d'un bon chiffre, pour le Nigeria la CNUCED lui met la mention "peut mieux faire". On est très loin de son record.