Vidéo. Marrakech: les assureurs africains accusent les Etats de vouloir leur mort

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Le 14/02/2017 à 17h32, mis à jour le 14/02/2017 à 18h55

VidéoA Marrakech, les membres de la Fédération des sociétés d'assurances de droit national africain (FANAF) sont réunis jusqu'au 16 février. A l'heure des nouvelles règles de solvabilité, les augmentations successives de capital posent problème aux petites compagnies qui ne peuvent plus suivre.

Ce sont quelque 2.000 participants du monde de l'assurance qui se réunissent à Marrakech, du 13 au 16 février, dans le cadre de la 41e assemblée générale de la FANAF avec pour objectif de débattre des préoccupations du secteur. Plusieurs réformes sont en cours, parmi lesquelles figure le réhaussement du capital minimum dans les pays couverts par la Conférence interafricaine des marchés d' assurances (CIMA) qui est l'autorité de réglementation de 14 pays africains, notamment de la zone CFA. Certaines compagnies, pourtant parmi les premières à avoir été créées, ont du mal à suivre le rythme. Selon elles, ces augmentations de capital excluent les petites compagnies africaines au profit des géants occidentaux.

Aujourd'hui, le capital minimum des compagnies de la zone CIMA doit atteindre 5 milliards de FCFA, soit l'évquivalent de 7,5 millions d'euros. Au Maroc, le capital minimum n'est que de 50 millions de dirhams, ce qui correspond à environ 4,5 millions d'euros. C'est dire que la mesure paraît disproportionnée pour beaucoup, compte tenu de la faible taille des économies. 

"Il est important que les Etats africains soutiennent les compagnies en mettant en place un cadre incitatif favorisant les fusions", recommande Abderrahim Chaffai, directeur général délégué de la branche Entreprises chez Wafa Assurance. Il est également important que le secteur fasse jouer les jeux d'alliances et que le capital des sociétés d'assurances soit institutionnalisé. Certains comme le groupe Sonam iraient déjà dans ce sens, même si le management de la compagnie ne reconnaît qu'à demi-mot l'ouverture de son capital. Les actionnaires de la compagnie sénégalaise auraient d'ores et déjà cédé quelque 49% du capital à des investiteurs européens. Mais "Il faut que les autorités de tutelle valident la transaction avant que l'on puisse communiquer", nous explique-t-on. 

Par Mar Bassine Ndiaye et Adil Gadrouze
Le 14/02/2017 à 17h32, mis à jour le 14/02/2017 à 18h55