L’Afrique accuse un retard considérable en matière d’industrialisation au moment où d’autres pays du monde avancent à grands pas. Une situation qui explique grandement le retard du continent en matière de développement.
Ainsi, selon la BAD, l’industrie africaine génère un Produit intérieur brut moyen par habitant de 700 dollars contre 3.400 dollars en Asie de l’Est. En 2000, la part de la valeur ajoutée manufacturière de l’Afrique représentait autour de 1% du total mondial, contre 11% pour l’Asie. Et en 2014, la part de l’Afrique a progressé pour atteindre 2% lors que celle de l’Asie est passée à 39%, selon les données de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED).
Les pays asiatiques sont parvenus à s’appuyer sur l’industrie, notamment les activités à forte intensité de main-d’œuvre, pour asseoir leur développement économique. Cette situation explique la marginalisation de l’Afrique dans le commerce international des produits manufacturés et du manque de vigueur du secteur industriel africain.
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Cette faible industrialisation est à l’origine de la dépendance des économies africaines aux importations de produits manufacturés pour faire face à la plupart de leurs besoins. D’ailleurs, la forte croissance enregistrée par l’Afrique au cours de ces dernières années n’a pas changé grand-chose, l’Afrique ayant continué, globalement, à faire reposer sa croissance économique sur les exportations des ressources naturelles: pétrole, gaz, minerais (fer, or, cobalt, uranium, cuivre, bauxite, manganèse, etc.). A titre d’illustration, ces matières premières représentent 80% des exportations de l’Algérie, l’Angola et du Nigeria.
Pour l’institution panafricaine, dont l’une des 5 priorités stratégiques est d'industrialiser l’Afrique pour permettre d’accélérer le développement du continent, il est temps que l’Afrique accentue son processus d’industrialisation.
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Ainsi, lors des Assemblées annuelles 2018 de la Banque africaine de développement (BAD) qui se dérouleront du 21 au 25 mai 2018 à Busan, en Corée du Sud, l’industrialisation du continent sera le thème phare sous l'intitulé: «L’Afrique et la quatrième révolution industrielle: un tremplin pour sauter des étapes?».
Selon Akinwumi Adesina, président de la BAD, «le secret de la richesse des nations est évident: les nations développées ajoutent de la valeur à tout ce qu’elles produisent, et les nations pauvres exportent des matières brutes. L’Afrique doit sortir de sa position au plus bas des chaînes de valeur mondiales et avancer rapidement vers son industrialisation, en ajoutant de la valeur à tout ce qu’elle produit».
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Lors de ces assemblées, les débats porteront sur les stratégies, les politiques, les institutions et les financements à mettre en place pour contribuer à l’industrialisation du continent. A ce titre, la Corée du Sud constitue un véritable modèle à suivre pour le continent africain sachant que ce pays avait des perspectives économiques moins favorables que celles de la plupart des pays africains à l’aube des années 1960. Depuis, les trajectoires de la Corée du Sud et de l’Afrique se sont séparées. Le pays a acquis ses titres de noblesse grâce à l’industrie électronique grand public, avant de monter en haut de gamme et de diversifier son industrie pour devenir un géant de la construction automobile, des navires, des plateformes pétrolières et gazières, etc.