Union africaine: la zone de libre-échange entre en vigueur à la fin mai

DR

Le 05/05/2019 à 09h49, mis à jour le 05/05/2019 à 09h50

L’Union africaine vient d’annoncer que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) entrera en vigueur le 30 mai 2019. Cette décision intervient après la ratification de l’accord par 22 pays. La date de la phase d’opérationnalisation de la Zleca a, elle aussi, été fixée. Explications.

La Zleca va entrer en vigueur le 30 mai 2019, selon la Commission de l’Union africaine. Cette décision a été prise par cette instance, après les dernières ratifications qui ont permis d’atteindre le seuil minimum de ratifications requis par l’article 23 de l’accord, soit 22 ratifications, qui doit entraîner l’entrée en vigueur de la Zleca. 

Les parties signataires vont désormais mettre l’accent sur les modalités pratiques devant rendre cette zone de libre-échange, la plus importante du monde en termes de pays concernés, d’être effective.

Il s’agit notamment, pour les pays signataires, de trouver des solutions concernant un certain nombre de facteurs: liste des concessions tarifaires sur le commerce des marchandises, règles d’origines des produits et intrants, mécanisme en ligne de surveillance et l'élimination des obstacles non tarifaires, plateforme de paiement et de règlement numériques, etc. L’objectif est de créer un espace économique continental exempt de barrières douanières et tarifaires.

«Il ne reste maintenant qu’à l’Union africaine et aux ministre africains du Commerce d’achever les travaux sur les instruments d’appui visant à faciliter le lancement de la phase opérationnelle de la Zleca lors du sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement qui se tiendra le 7 juillet 2019», souligne un communiqué de la Commission de l’Union africaine.

L’intégration commerciale pourrait contribuer à faire décoller le développement du continent. Elle permettra aux pays de mieux se spécialiser dans la production de biens et services pour lesquels ils détiennent un avantage comparatif, d’exploiter des économies d’échelle qu’offrira un marché de plus de 1,2 milliard de consommateurs, de doper la productivité et la croissance des économies africaines.

Cette intégration commerciale pourrait aussi contribuer à la transformation structurelle du continent grâce à la diffusion de connaissances et de technologies, qui contribueront à l’innovation dans la production de nouveaux produits.

Ces facteurs vont stimuler le commerce intra-régional et attirer plus d’investissements directs étrangers, deux facteurs importants de la transformation des économies africaines. 

La Zleca devrait ainsi faire passer le commerce intra-africain de 18% en 2018 à 52,3%, selon la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA). 

Toutefois, cette intégration induit aussi des coûts (en termes de pertes de recettes douanières) et ses retombées (création de richesse, création d’emplis, recettes d’exportations, etc.) ne se répartissent pas forcement de manière uniforme.

L’accord sur la Zleca avait été lancé le 21 mars 2018 à Kigali, au Rwanda, par 44 pays africains. 

Il s'agit du projet phare de l’agenda 2063 de l’Union africaine.

Aujourd’hui, 51 pays africains sont signataires de cet accord, qui vise à accélérer l’intégration économique africaine en créant, à terme, un marché unique.

Fait notable: le Nigeria, première puissance économique du continent, n’est pas signataire de cet accord du fait de l’opposition de ses principales centrales syndicales et patronales à cet important projet africain.

Par Moussa Diop
Le 05/05/2019 à 09h49, mis à jour le 05/05/2019 à 09h50