Comme il fallait s'y attendre, la décision du gouvernement mauritanien de limiter les importations des tomates et de carottes du Maroc, dans le but de protéger la production locale, n'aura finalement pas duré longtemps.
Le ministère du Commerce vient d'annoncer hier, vendredi 10 avril 2021, la levée des mesures interdisant les importations de carottes et celles limitant les arrivées de tomates marocaines à 60 tonnes par jour.
La dépendance de la Mauritanie en légumes importés depuis le Maroc est en effet telle que cette limitation des importations allait rapidement se traduire par des pénuries et donc inéluctablement par une hausse des prix des légumes durant le mois de Ramadan.
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En conséquence, le recul du gouvernement sur cette limitation des importations touchant les tomates et les légumes était attendue.
Mohamed ould Ely, vendeur de légumes à Nouakchott, se dit ainsi satisfait: «j’approuve la décision gouvernementale autorisant à nouveau l’entrée des carottes et des tomates du Maroc sans restrictions. La mesure relative à l’arrêt des importations a provoqué une forte hausse du prix de la carotte, qui a atteint 28 ouguiyas [6,70 dirhams, Ndlr] ces derniers jours».
Ahmed ould Oumar, qui exerce la même profession, plaide quant à lui en faveur de l’ouverture totale du marché: «je préfère de loin les légumes venus du Maroc, pour des raisons liées à la qualité du produit et à leur conservation pendant plusieurs jours. Le marché doit être ouvert à la concurrence pour créer des conditions favorables au maintien des prix à un niveau abordable, en plus d'une exigence de qualité».
Khadijettou mint Cheikh, rencontrée dans un marché de la capitale mauritanienne, témoigne elle aussi pour Le360 Afrique: «j’aime les légumes cultivés ici et ceux importés du Maroc. Cependant, du point de vue qualité, nos maraîchers doivent faire des efforts pour la mise à niveau de leurs produits».
Une décision du reste saluée par de nombreux professionnels de la filière, car malgré l’absence de statistiques, il est clair dans l’esprit de tous que les besoins du marché mauritanien sont très largement supérieurs à la production locale.