Voici le top 5 des pays les plus compétitifs d’Afrique, leurs forces et leurs faiblesses

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Le 20/10/2018 à 10h09, mis à jour le 20/10/2018 à 16h49

Le World economic forum (WEF) a publié son classement annuel des économies les plus compétitives du monde. 10 pays africains figurent dans le Top 100. Voici les forces et faiblesses du Top 5 des pays africains les plus compétitifs.

Dans son Global competitiviness index (GCI), publié chaque année, le World economic forum passe au crible la compétitivité de 140 pays à partir d’une batterie d’indicateurs de base jugés déterminants, et donc de l’amélioration de la productivité et de la croissance économique des Etats à long terme.

Pour établir ce classement, le WEF s’appuie sur une batterie de 12 critères: institutions, infrastructures, stabilité macroéconomique, santé (espérance de vie), enseignement, formation et compétence, efficacité du marché des biens, efficacité du marché du travail, développement des marchés financiers, adoption des NTI, taille du marché, sophistication des entreprises et capacité d’innovation. Chaque critère regroupe un certain nombre d’indicateurs. Et au total, le classement de chaque pays se base sur 98 indicateurs.

Les notes octroyées sont comprises entre 0 et 100, avec 100 comme étant la note optimale. La moyenne globale des 140 économies passées au crible est de 60 points.

Le classement mondial est dominé par les Etats-Unis avec un score de 85,6 points, devant Singapour (83,6 points) et l'Allemagne (82,6 points).

L’Afrique compte 10 pays dans le Top 100 des pays les plus compétitifs du monde: Maurice (49e), l'Afrique du Sud (67e), les Seychelles (74e), le Maroc (75e), la Tunisie (87e), le Botswana (90e), l'Algérie (92e), le Kenya (93e), l'Egypte (94e) et la Namibie (100e).

Toutefois, deux pays seulement du continent, Maurice et l'Afrique du Sud, dépassent la moyenne mondiale qui est de 60 points.

Par ailleurs, les pays africains accusent tous des faiblesses au niveau du critère de capacité d’innovation (état du développement des clusters, publications scientifiques, dépenses en R&D, qualité des recherches, etc.) en ce sens qu’aucun pays n’atteint la moyenne mondiale pour ce critère.

Les économies les plus compétitives du continent ont tout de même des points communs: stabilité macroéconomique, qualité des systèmes de santé, infrastructures, système financier relativement développé, etc.

1 - Maurice

L’Ile Maurice est une fois de plus l’économie africaine la plus compétitive, selon le classement annuel Global competitviness index (GCI) du World economic forum (WEF) et occupe le 49e rang mondial avec un sore de 64 points/100.

Cet exploit, le pays le doit à ses performances au niveau de la stabilité macroéconomique (90 points), la santé (78 pts), le système financier (78 pts), les infrastructures (68 pts), l'efficacité du marché des biens (66 pts), la sophistication des entreprises (66 pts), les institutions (63 pts), l'adoption des TIC (62 pts), etc.

Toutefois, la compétitivité du pays est handicapée par deux facteurs: la capacité d’innovation qui est faible (38 pts) et surtout la taille du marché (37 pts) du fait notamment d’une population qui s’établit autour de 1,3 millions d’habitants, compensé par un PIB par habitant de 9.800 dollars.

2 - L'Afrique du Sud

Johannesburg, capitale économique de l'Afrique du Sud.

L’économie la plus industrialisée du continent occupe le second rang de l’économie la plus compétitive du continent africain et se positionne au 67e rang mondial avec un score de 61 points.

L’Afrique du Sud réalise ses meilleures performances au niveau des indicateurs: stabilité macroéconomique (87 pts), le système financier (82 pts), les infrastructures (69 pts), la taille du marché (68 pts), la sophistication des entreprises (61 pts), l'efficience du marché du travail (61 pts), etc.

Toutefois, le pays accuse des faiblesses en matière de santé (43 pts), de capacité d’innovation (44 pts) et d’adoption des NTI.

3 - Les Seychelles

L’Archipel des Seychelles a fait un bon considérable au niveau du classement des pays les plus compétitifs en gagnant 10 places dans le classement mondial pour se hisser au 74e rang mondial avec un score de 58,5 points/100.

Ce petit pays de 100 000 habitants doit son classement à ses performances au niveau des critères de santé (78 pts), de la stabilité macroéconomique (75 pts), de l'enseignement et des compétences (69 pts), de l'efficience du marché du travail (68 pts), des infrastructures (67 pts), de l'efficacité du marché de biens (60 pts), de la sophistication des entreprises (58 pts), etc.

La compétitivité du pays est atténuée par la taille minuscule de son marché avec environ 100 000 habitants. De même, à l’instar de tous les pays africains, le pays fait face à la faiblesse de sa capacité d’innovation et, dans une moindre mesure, à un système financier peu développé.

4 - Le Maroc

Casablanca, capitale économique du Maroc.

Le Maroc améliore son rang en gagnant 2 places dans le classement mondial des économies les plus compétitives et se positionne au 4e rang africain et au 75e rang mondial avec un score de 58,5 points.

Le royaume s’offre sa meilleure note au niveau de stabilité macroéconomique grâce à une faible inflation et à une dette maitrisée avec un score de 90 pts, devant la santé (75 pts), les infrastructures (72 pts), le système financier (66 pts) et la taille du marché (60 pts).

L’efficience du marché de travail (50 pts), l’enseignement et la compétence (45 pts), l’adoption des NTI (44 pts) et la capacité d’innovation (34 pts) sont les principales faiblesses qui entravent encore la compétitivité de l’économie marocaine.

5 - La Tunisie

Tunis accueille la première édition du Financing, Investment and Trade in Africa (FITA), une rencontre entre plus de 1000 opérateurs économiques pour développer les affaires avec le continent.

Classée 87e en termes de compétitivité au niveau mondial et 5e en Afrique avec un score 55,6 points, la Tunisie a cédé un rang par rapport à son classement précédent. Le pays a beaucoup perdu au niveau de la stabilité macroéconomique au cours de ces dernières années à cause du niveau de l’inflation et d’endettement du pays.

Les meilleures notes ont été obtenues au niveau des critères de santé (83 points), de la stabilité macroéconomique (66 pts), des infrastructures (62 pts), de l’enseignement et des compétences (61 pts), de la sophistication des entreprises (58 pts), du système financier(56 pts), etc.

La capacité d’innovation (33 pts), l’adoption des TIC (45 pts) et l’efficience du marché de travail (46 pts) figurent parmi les points faibles de la compétitivité de l’économie tunisienne.

Par Moussa Diop
Le 20/10/2018 à 10h09, mis à jour le 20/10/2018 à 16h49