Le groupe OCP en discussion pour implanter une usine d'engrais au Niger

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Le 17/06/2022 à 21h22, mis à jour le 17/06/2022 à 22h05

Une délégation de responsables du groupe OCP du Maroc, leader mondial des phosphates et des engrais phosphatés, a rencontré vendredi 17 juin, le Premier ministre nigérien Ouhoumoudou Mahamadou, à Niamey. Les discussions ont porté sur un projet d’usine d’engrais, selon l'Agence nigérienne de presse.

L’OCP, groupe marocain leader mondial des phosphates et des engrais phosphatés, continue de tisser sa toile au niveau du continent africain où il compte contribuer au développement et à la transformation de l'agriculture.

C’est à ce titre qu’une délégation de responsables du groupe a rencontré ce vendredi 17 juin 2020, à Niamey, le Premier ministre du Niger Ouhoumoudou Mahamadou.

La délégation, conduite par Mohamed Hettiti, vice-président Afrique de l’Ouest et Mohamed Benzekri, directeur Afrique de l’Ouest, au sein du groupe OCP, n’a pas fait de déclaration à la presse à la sortie de cette rencontre, selon l’Agence nigérienne de presse (ANP).

Toutefois, selon l’organe de presse officiel du pays, les responsables du groupe marocain et le Premier ministre nigérien ont discuté «d’un projet d’usine d’engrais» au Niger.

Cette rencontre intervient alors que le Niger souhaite doper sa production agricole et assurer sa sécurité alimentaire, dans un contexte mondial marqué par la crise Russie-Ukraine qui a montré les effets négatifs de la dépendance des pays africains aux importations de certaines céréales de base (blé, maïs…) et des oléagineux.

Seulement, la production agricole nigérienne est fortement handicapée par la faiblesse des approvisionnements en engrais. Le Niger est l’un des pays qui utilise la plus faible quantité d’engrais à l’hectare au monde, avec seulement 3 kilos à l'hectare en moyenne, à cause notamment des problèmes d'approvisionnement en engrais.

En 2020, les autorités ont initié une réforme du secteur des engrais pour rendre celui-ci disponible et accessible aux producteurs agricoles. Toutefois, les importations d'engrais du pays demeurent faibles. En 2020 et 2021, années marquées par la crise sanitaire, celles-ci se sont établies à respectivement 31.000 et 91.000 tonnes. Ces quantités sont très insuffisantes par rapport à la demande du secteur.

En conséquence, l'implantation d’une unité de production d’engrais pourrait augmenter fortement l'offre, réduire les coûts de cet intrant et augmenter très sensiblement les rendements agricoles du pays.

Quant au groupe OCP, déjà présent dans une quinzaine de pays africains via sa filiale dédiée OCP Africa, ce projet d’implantation, une fois concrétisé, accroîtrait son maillage au niveau du continent, et particulièrement au niveau de l’Afrique de l’Ouest où le groupe est fortement implanté avec des présences au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Bénin, au Nigeria,...

Et en plus de la présence d’unités de production, le groupe OCP assiste certains pays de la région avec des programmes d’étude des sols pour fournir aux agriculteurs des engrais adaptés et initie les petits agriculteurs et les coopératives aux bonnes pratiques agricoles. Plusieurs centaines de milliers d’agriculteurs de la région ont d'ores et déjà bénéficié des projets initiés par la filiale OCP Afrique.

Par Karim Zeidane
Le 17/06/2022 à 21h22, mis à jour le 17/06/2022 à 22h05