Le privé africain souhaite créer l’Union des patronats africains pour accompagner le développement du continent

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Le 20/10/2022 à 09h40, mis à jour le 20/10/2022 à 09h47

Réunis à Casablanca, les patronats africains ont débattu la relance économique, les complémentarités des chaînes de valeur, la ZLECAF et, surtout, le rôle du secteur privé dans le développement du continent. Sur ce dernier point, il a été évoqué la création de l'Union des patronats africains.

Les présidents et les représentants de plus de 20 organisations patronales africaines se sont retrouvés le mercredi 19 octobre à Casablanca, à l’initiative de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM). «Cette rencontre a eu pour objectif d’instaurer une pratique d’échanges permanents entre les représentants des secteurs privés africains et de créer de nouvelles synergies en faveur de la promotion du commerce intra-africain - qui ne dépasse pas 16% du total du commerce-, de l’investissement et du co-investissement porteurs de valeur ajoutée et créateurs emplois», explique un communiqué de la CGEM et des autres patronats africains.

Dans cette optique, les participants ont souligné la nécessité que les secteurs privés du continent travaillent en étroite collaboration et construisent des partenariats mutuellement bénéfiques, en faveur de la résilience de l’économie africaine, afin de positionner le continent au centre de la dynamique mondiale de relance et de construction des nouvelles chaînes de valeur industrielles. Et l'Afrique, considérée comme la dernière frontière de la croissance mondiale, a les atouts pour jouer ce rôle.

Parmi ceux-ci, on peut citer la population jeune du continent, les importantes ressources naturelles, dont celles appelées à jouer un rôle essentiel dans la transition énergétique (cobalt, manganèse, lithium, graphite,…) avec un potentiel énorme de transformation au niveau local, l’abondance des sources d'énergies renouvelables (solaire, éolien, hydroélectricité, géothermie…), des terres arables immenses non exploitées et une zone de libre-échange continentale englobant 1,2 milliard de consommateurs.

Afin de contribuer à la réalisation de cet objectif ambitieux et légitime de développement du continent, les patrons africains réunis à Casablanca ont articulé leurs débats autour des axes suivants: «La relance économiques africaine dans le contexte économique actuel marqué par de perpétuelles mutations: quels leviers et quel rôle du secteur privé pour transformer les défis en opportunités?», «Le rôle du secteur privé africain pour la réussite de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf)» et «La construction de chaînes de valeur industrielles complémentaires en Afrique pour une meilleure intégration continentale au service d’une croissance partagée».

«Ces discussions ont permis de ressortir avec des conclusions et des recommandations, notamment la nécessité et l’urgence de renforcer davantage la connaissance, la coopération et la confiance entre les secteurs privés africains, à travers un dialogue structuré et régulier, et d’améliorer le dialogue public-privé comme facteur clé du développement», souligne le communiqué des patronats africains. A ce titre, les chefs des patronats du continent ont souligné leur engagement à œuvrer pour l’instauration d’un climat des affaires continental attractif et généralisé, afin de contribuer à attirer les investissements dans les secteurs prioritaires comme les énergies renouvelables, les startups, l’entrepreneuriat des femmes et des jeunes…

La rencontre a aussi été l’occasion d’appeler au renforcement de la coopération régionale et continentale à travers la réalisation de projets catalyseurs de l’intégration économique, à l’instar de celui structurant du gazoduc Afrique Atlantique.

Le dialogue entre les patronats africains s’est soldé par une série de recommandations, dont la mise en œuvre d’une plateforme d’échange entre les patronats africains. A ce titre, les participants ont décidé d'entamer des discussions avec l’Union africaine dans l’optique de lancer l’Union des patronats africains. Une organisation qui aura l’aura et la capacité de porter la voix des patronats africains à la plus haute institution panafricaine.

Par Karim Zeidane
Le 20/10/2022 à 09h40, mis à jour le 20/10/2022 à 09h47