L’ombre du F CFA va planer sur le sommet France-Afrique de plus en plus critiqué

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Le 11/01/2017 à 12h40, mis à jour le 11/01/2017 à 12h44

Le Mali accueille les 13 et 14 janvier courant le 27e Sommet Afrique-France. Un sommet qui intervient au moment où les relations entre l’ancienne puissance coloniale et les pays francophones de la zone Franc CFA sont de plus en plus décriées.

Kiosque le360 Afrique. Les préparatifs vont bon train à Bamako pour l’accueil du 27e sommet France-Afrique qui aura lieu les 14 et 15 janvier courant. Un sommet bipolaire entre l’ancienne puissance coloniale et le continent africain dans sa globalité, même si au départ seul le pré-carré francophone était concerné par ces réunions. Une initiative aujourd’hui suivie par d’autres puissances et pays émergents avec les sommets Afrique-Chine, Afrique-Inde, Afrique-Brésil, Afrique-Japon, etc.

Pour malijet.com ces sommets ne servent pas à grand-chose. «Si l’Afrique veut se prendre au sérieux, ce serait d’élaborer de grands projets sur des infrastructures transnationales concernant les domaines tels l’énergie, les communications, les transports (routes, chemins de fer, aérien, etc.), éducation et recherche scientifique, environnement, etc.». Ensuite ces méga-projets tels ceux inscrits dans l’agenda du Nepad pourraient être soumis aux grands pays afin d’aider à leur réalisation et favoriser ainsi l’intégration du continent. «Mais en organisant chaque année ou tous les deux ans les sommets Afrique-X, de la manière dont ils se tiennent actuellement, ce ne sera que peine perdue pour l’Afrique». Et pour cause, les puissances étrangères ne désirent du continent que ces matières premières sans contrepartie significative.

Bamako fait peau neuve dans la perspective du sommet Afrique-France

Face à cette situation, la société civile africaine commence à donner la voix. Ainsi, «plusieurs organisation de la société civile africaine profitent de ce sommet Afrique-France à Bamako pour dénoncer la mainmise de la France sur l’économie des 14 pays de la zone monétaire CFA. Le caractère désuet de cette zone est dénoncé depuis des décennies aussi bien par des économistes africains que par la société civile», souligne le site d’information.

Sommet Afrique-France, une opportunité de création d’emplois jeunes

Reste que si la société civile semble grandement opter pour la fin du Franc CFA, il n’en demeure pas moins, comme le soulignent les autorités françaises, qu'aucun pays du continent n’a réellement annoncé son intention de sortir de la zone CFA. Certains craignent des «sanctions sournoise». Si la Mauritanie a réussi à sortir de la zone FCFA et à battre sa monnaie, il n’en demeure pas moins que d’autres, c’est le cas du Mali sous Modibo Keita, ont vu leur expérience tourner court, avant de réintégrer, sous contrainte, la zone monétaire ouest-africaine sous Moussa Traoré.

Or, poursuit malijet.com, «les dirigeants de la zone FCFA ne peuvent continuellement arguer qu’ils sont politiquement autonome et accepter d’être monétairement assujettis à l’ancienne puissance colonisatrice». Bref, si les Africains de la zone francophone «veulent se délester de leurs dernières chaines d’esclavage, ils devraient avoir le courage de battre leur monnaie et d’en supporter les effets».

Par Kofi Gabriel
Le 11/01/2017 à 12h40, mis à jour le 11/01/2017 à 12h44