Poussés par un impératif de reprise des activités à plusieurs niveaux pour éviter une crise économique et sociale de grande ampleur au-delà de la dimension sanitaire, plusieurs gouvernements africains ont opté pour une logique de levée progressive des mesures de confinement pour arrêter la chaîne de contamination de la pandémie du Covid-19.
Une tendance observée alors que les contaminations augmentent au sein de la population.
Face à ce constat, les employés de la compagnie British Petrolum (BP) et Castrol Afrique, lancent une campagne de sensibilisation «Challenge Make your Mask» incitant les communautés africaines et les personnes à fabriquer leurs propres masques en 30 secondes.
Cette campagne couvre plusieurs pays africains: la Mauritanie, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Ghana, l'Egypte, le Nigeria.
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Il s’agit d’une initiative citoyenne soutenue par des stars planétaires, à l’image du musicien sénégalais, Youssou N'Dour et du capitaine de l’équipe de Rugby d’Afrique du Sud, ayant remporté une Coupe du Monde, Francois Pienaar.
Celle-ci «encourage les citoyens africains à fabriquer leurs propres masques à partir de matériaux récupérés chez eux, pour aider à ralentir la propagation du virus et sauver des vies».
Make your Mask est une initiative d’un groupe d’employés de BP et Castrol Africa, qui ont réalisé que les consignes de distanciations étaient difficiles, voire impossibles à respecter dans le contexte des conditions des sociétés africaines.
Ainsi, pour ralentir la propagation de la pandémie du coronavirus (Covid-19), le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC) -une institution spécialisée de l’Union africaine (UA)- recommande de porter un masque fait à la maison, de se laver régulièrement les mains et de respecter une certaine distance entre les personnes.
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Les employés de BP et Castrol Afrique ont décidé d’accompagner activement la matérialisation des recommandations sanitaires et sociales du CDC, explique un document envoyé à la presse.
La campagne comprend un tutoriel «Make your Mask» en 30 secondes, sous forme de challenge sur les réseaux sociaux, une sensibilisation des communautés locales à l’aide d’affiches, de spots radios et d'autres supports, ainsi qu'un «engagement ciblé avec les leaders des communautés, les officiels et d’autres personnes influentes et un large éventail d’initiatives locales sur tout le continent».
Ce masque peut être personnalisé en fonction de la tenue vestimentaire et même stylé, en fonction du look de son porteur.
Situant l’importance citoyenne de l’initiative des employés, Richard Héron, responsable de la direction médicale chez BP, a affirmé que dans la lutte au cours de cette crise mondiale «la création et la diffusion de supports pédagogiques simples peuvent faire la différence en invitant les populations à confectionner et porter des masques faits maison et en rappelant les mesures de distanciation, ainsi qu’un lavage des mains fréquent, pour sauver des vies dans des lieux en proie à la surpopulation».
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A la date du 25 mai, l’Afrique compte 113.970 cas confirmés positifs au Covid-19, dont 3.405 décès.
Ainsi, cette campagne de sensibilisation est parfaitement justifiée par le contexte d’une pandémie qui ne faiblit pas sur le continent, malgré un bilan général loin des prévisions catastrophiques initiales.
On assiste même à une seconde vague (au Ghana, en Afrique du Sud), et les autorités continuent à enregistrer quotidiennement des cas de nouvelles contaminations et de décès.
Dans ce contexte, on remarque paradoxalement, un relâchement de la population qui fait moins attention aux gestes barrières. Parmi ceux-ci, le port du masque est un geste essentiel.
Conçus même artisanalement, les masques ont un pouvoir filtrant.
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D’où l’importance de porter cette protection pour tous les citoyens et partout, face à la pandémie du coronavirus (Covid-19) contre laquelle il n y a ni vaccin ni médicament pour le moment.
La pertinence de cette campagne de fabrication personnalisée des masques au sein des communautés peut être illustrée par quelques chiffres: le Sénégal dépasse largement les 3.000 cas positifs au coronavirus (Covid-19) entre le 2 mars et le 25 mai.
Après plusieurs semaines de tranquillité, la Mauritanie s'est retrouvée sur une trajectoire inquiétante, avec 250 cas enregistrés au cours des 13 derniers jours, soit une moyenne journalière de près de 20 patients détectés par jour.
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Plus grave encore, parmi les 25 cas enregistrés lundi en Mauritanie, 23 sont issus de la transmission communautaire. Ce qui dire que le virus circule désormais au sein de la population.
Mais les autorités sont obligées de lever progressivement les mesures de restrictions pour sauvegarder leur économie, qui reposent à plus de 80% sur des activités informelles et pour sauvergarder le revenu des populations pauvres, obligées de sortir pour trouver leurs moyens de subsister quotidiennement.