Sénégal: les pêcheurs de Saint-Louis ne veulent plus du poisson mauritanien

Les acteurs du secteur de la pêche de Saint-Louis demandent l'arrêt des importations du poisson mauritanien.

Le 11/12/2017 à 11h00, mis à jour le 11/12/2017 à 11h02

Les acteurs de la filière pêche de la ville de Saint-Louis au Sénégal veulent arrêter les importations de poisson en provenance de Mauritanie, selon une nouvelle rapportée ce week-end par la presse locale.

Les mareyeurs et pêcheurs du quartier de Guet-NDar à Saint-Louis, la capitale du Nord du Sénégal, réclament le blocage des importations du poisson en provenance de Mauritanie. Interpellant l’Etat du Sénégal, ces acteurs, cités par la presse du week-end, plaident en faveur «de l’arrêt de la délivrance des autorisations d’importations du poisson mauritanien qui menacent leurs produits».

S’exprimant samedi soir sur les antennes de la Radio Futurs Médias (RFM), Amadou Faye, porte-parole du groupe, a déclaré: «Les pêcheurs et mareyeurs de Guet-Ndar se désolent du fait que des tonnes de poissons pénètrent le marché sénégalais en provenance de Mauritanie, malgré l’interdiction qui en est faite. Désormais, aucun camion ne sera toléré, car les importations vont au-delà du nombre de camions autorisés. Nous n’accepterons plus qu’un camion traverse pour aller vendre le produit à Dakar, Touba ou Tivaoune. Nous sommes prêts à donner notre vie pour assurer la réussite de ce mouvement. C’est ce qui s’est produit jeudi dernier, avec un camion rempli de poissons en provenance de Mauritanie, que nous avons conduit à la gendarmerie».

Plusieurs centaines de pêcheurs de Guet-NDar ont été chassés des eaux mauritaniennes début 2017, suite à la mise en œuvre d’une nouvelle stratégie de gestion du secteur de la pêche adoptée par les autorités de Nouakchott il y a quelques années. Depuis, on note des incidents récurrents avec les gardes-côtes mauritaniens.

La grande interrogation porte sur la capacité des acteurs de la filière saint-louisienne à approvisionner exclusivement les marchés sénégalais, des centres urbains très peuplés.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 11/12/2017 à 11h00, mis à jour le 11/12/2017 à 11h02