Lô Gourmo Abdoul, vice-président de l’Union des forces de progrès (UFP), un parti de l'opposition, salue la signature de l’accord de pêche entre la Mauritanie et le Sénégal, et encourage les deux pays frères à continuer sur la même dynamique, à travers une sortie largement commentée jeudi.
L’accord signé entre les ministres de la pêche de Mauritanie et du Sénégal, en marge du 31e sommet des chefs d’Etats et de gouvernements de l’Union africaine (UA) tenu à Nouakchott, après plus de deux années d’âpres négociations, octroie aux pêcheurs artisanaux de Saint-Louis (nord du Sénégal), 400 licences de pêche, ouvrant un accès à la ressource à hauteur de 50.000 tonnes de poissons par an.
Le vice-président de l’UFP note avec satisfaction que «l’accord de pêche mauritano-sénégalais a été finalisé. La Mauritanie a fait des efforts louables en faveur des Guet-Ndariens. Sans remettre en cause sa juste politique de débarquement des captures. Les deux pays frères sont gagnants».
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Revenant sur l'accord gazier stratégique signé il y a quelques mois, l'opposant ajoute qu'il s'agit d'«un bon point de départ pour le partage des hydrocarbures dans une zone maritime qui peut, à tout moment, basculer de la bénédiction au cauchemar. Les deux peuples doivent demeurer constamment vigilants pour préserver leurs intérêts communs et assurer leur codéveloppement dans la paix et la concorde».
Au sujet de la coopération dans le domaine des hydrocarbures, Bâ Aliou Coulibaly, spécialiste des industries extractives et membre de la coalition "Publiez ce que vous payez" (PCQVP), tente de percer le mystère du partage 50/50 des ressources du champ gazier «Grand Tortue/Ahmeyim (GTA), annoncé par les gouvernements mauritanien et sénégalais, après la signature de l’accord de Nouakchott, le 9 février dernier, dans une contribution postée sur le forum «Cridem».
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Coulibaly affirme de prime abord que «les ressources découvertes de part et d’autre de la frontière appartiennent au consortium BP-Kosmos. Effectivement, en tenant compte de la frontière, on peut dire que celui-ci dispose de 50% au Sénégal et 50% en Mauritanie.
Chacun des deux pays est représenté auprès du consortium par sa société nationale -Pétrosen pour le Sénégal et Société mauritanienne des hydrocarbures et du patrimoine minier (SMHPM) pour la Mauritanie-, avec une participation supposée de 10% pour chacune.
Dans ce contrat de partage de production (CPP), la participation au capital et aux efforts d’investissement de chaque opérateur est connue. Après avoir déduit le «Cost Oil» -les coûts des opérations- le profit-oil (bénéfice) sera alors partagé.
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Ainsi, chacun sera-t-il rémunéré en fonction de sa participation initiale. Dans le cas de la Mauritanie, BP détient une participation de 62% du capital de la société qui exploite le gisement du côté mauritanien, contre 28% à Kosmos et seulement 10% à l’Etat mauritanien supportés par le consortium. Cependant, le nouveau Code mauritanien permet à l’Etat d’acquérir jusqu’à 20% du capital, c’est-à-dire 10% supplémentaires.
En définitive, ce membre de la société civile estime que les déclarations des responsables mauritaniens et sénégalais, relatives au partage 50/50 des ressources gazières, relèvent «d’une fable diplomatique qui risque d’aiguiser les appétits et les attentes des communautés au sujet d’une ressource qui ne nous appartient pas».