Les salariés de Tasiast entament une grève pour défendre leurs acquis sociaux

Après les menaces, les salariés de Tasiast Mauritanie Limited (TML SA), une filiale à 100% de la canadienne Kinross, ont entamé aujourd’hui une grève de protestation contre la «réduction unilatérale» de leurs avantages sociaux.En effet, faisant face à une baisse des cours de l’or sur le marché mondial, engagé dans un processus de réduction des coûts, et après deux vagues de licenciement qui ont concerné plus de 600 salariés pour des «motifs économiques», la filiale mauritanienne de Kinross avait annoncé dernièrement une réduction des avantages sociaux de ses salariés mauritaniens.Malgré le refus des salariés, la société a ainsi décidé de réduire sa prise en charge de l’Impôt sur le traitement et salaire (ITS) qui passe de 75% à seulement 25%. Une décision qui mathématiquement se traduira par une baisse significative des revenus des salariés de la société qui devront désormais supporter 75% de la taxe contre 25% seulement auparavant.Outre la baisse des revenus, la société a aussi revu à la baisse la charge relative à la couverture sociale. Ainsi, la couverture de l’assurance maladie n’est plus de 100% mais a été réduite à 80%. Autrement dit, les salariés devront dorénavant supporter 20% des dépenses en cas de maladie. Et ce n’est pas tout, l’entreprise a aussi réduit le bonus de production et d’autres petits avantages accordés jusqu’à présent aux salariés.Des réductions qui ont fortement mécontenté les salariés de l’entreprise. Pour les délégués du personnel, «il aurait été plus judicieux de jouer sur l’importante masse salariale des expatriés qui représente à elle seule plus de 43 millions de dollars, pour seulement 130 employés, parmi lesquels six (6) percevaient entre 30.000 dollars et 80.000 dollars».Les travailleurs dénoncent également une instabilité «chaotique et récurrente» au niveau de la direction de Tasiast Mauritanie Limited qui a connu cinq (5) directeurs généraux en 5 ans, avec des répercussions négatives sur le fonctionnement et la bonne marche de l’administration.Du côté de la direction de l’entreprise, on déplore «le rejet hier d’une invitation à la reprise des négociations» de la part des délégués du personnel. Par ailleurs, la société exprime ses bonnes dispositions au dialogue social en vue d’arriver à un accord dans le cadre d’un plan global visant «la viabilité de l’entreprise».