Le directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI), Mitsuhiro Furusawa, entame une visite de travail en Mauritanie ce jeudi, en réponse à une invitation des autorités.
A l’agenda de son séjour, des rencontres avec le président Mohamed Ould Abdel Aziz, le Premier ministre, Yahya Ould Hademine, le ministre de l’Economie et des finances, le gouverneur de la Banque centrale de Mauritanie (BCM) et de nombreux autres membres du gouvernement et acteurs du secteur public.
Furusawa prévoit également des entretiens avec les opérateurs du secteur privé et les syndicats. "Ces différents contacts vont permettre d’échanger sur les défis à venir pour envisager comment le FMI peut accompagner le pays dans la mise en œuvre des politiques et des réformes visant une croissance plus forte et inclusive bénéficiant à tous les Mauritaniens".
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Il a par la même occasion souligné que "les principaux défis auxquels fait face la Mauritanie sont la diversification de l’économie et la création d'emplois pour réduire la pauvreté et les inégalités".
Parlant du contexte de cette visite, Furusawa rappelle que "la baisse des cours mondiaux du fer en 2014-2015 a ralenti la croissance et réduit les recettes publiques tirées des exportations. Les autorités ont bien réagi et réussi à rétablir les grands équilibres macroéconomiques".
La Mauritanie tire plus d’un tiers de ses ressources budgétaires des exportations du minerai de fer. Partant, le haut responsable de l’institution financière estime "qu’à présent, une plus grande diversification du tissu économique permettrait de mieux répondre aux fluctuations des cours internationaux des matières de base. Il faut aussi améliorer la qualité de la formation des ressources humaines et réaliser des infrastructures, facteurs indispensables à une croissance durable et inclusive".
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Rappelons que fin 2017, le gouvernement mauritanien et le FMI ont signé un accord pour un programme de Facilité élargie de crédit (FEC) en vertu duquel Nouakchott va bénéficier d’un soutien de 163,2 millions de dollars sur une période de 3 ans.
En contrepartie, le FMI préconise plusieurs réformes structurelles, dont la poursuite du rééquilibrage des finances publiques en vue de créer un espace budgétaire pour financer les dépenses sociales et les infrastructures, grâce à la mobilisation des recettes et la modernisation du cadre de la politique monétaire, avec un marché des changes plus compétitif en vue d’assurer un accès régulier aux devises.
Enfin, le taux d'endettement, qui s'établit à 73% du Produit intérieur brut (hors dette passive du Kowait), est relativement élevé par rapport à la taille de l’économie mauritaniene. Le FMI alerte contre un risque de surendettement.