Le retour de Total en Mauritanie dans l’exploration pétrolière offshore, à travers l’achat de blocs dans la partie maritime frontalière avec le Sénégal, a donné lieu à des versions contradictoires au sujet des bonus versés au gouvernement par la multinationale française.
Le ministre du Pétrole, de l’énergie et des mines, Mohamed Ould Abdel Fatah, repris par les organes officiels et la presse internationale, a avancé un chiffre de 70 millions de dollars US. Une déclaration officielle battue en brèche, avec une certaine précision, par le site d’informations en ligne de l’hebdomadaire «Le Calame».
Ce journal, qui avait révélé il y a quelques semaines, l’intention de Total de racheter les parts de British Petrolum (BP) dans le champ gazier offshore Grand Tortue/Ahmeyim(GTA)- frontalier avec le Sénégal, dément «les chiffres fantaisistes» avancés par le ministre et précise que la compagnie française a versé 19 millions de dollars US et non 70 millions comme annoncé.
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Décortiquant les versements, l’organe mauritanien précise «que pour le bloc C9, Total a payé 3 millions de dollars de bonus, 10 millions de dollars pour le bloc C7 qu’elle a acquis récemment, et il y a une année, la compagnie a racheté 45% du bloc C18 de Tullow avec un bonus de 13 millions de dollars versés à l’Etat, dont elle n’a payé que sa quote-part.
Du coup, nous sommes loin des 70 millions de dollars US annoncés un peu hâtivement. Le vrai chiffre est de 19 millions de dollars US tout compte fait».
«Le Calame» rappelle par la suite: «concrètement, Total a entamé depuis décembre 2017, une campagne sismique 3D dans les blocs 7 et 9, et compte procéder à des forages à la fin de cette année. Ce qui reste bien maigre pour déplacer la totalité du top ménagement d’une entreprise de cette taille en Mauritanie. Les prochains jours apporteront sans doute plus de précisions».
Le PDG de Total, Patrick Jean Pouyanné, accompagné d’importants membres de son staff, s’est rendu en Mauritanie il y a quelques semaines. Ce déplacement serait motivé par une volonté de rachat des parts de BP dans le champ gazier transfrontalier entre la Mauritanie et le Sénégal. Face à ces allégations, BP a réagi par un démenti que le journal mauritanien qualifie de «timide», suggérant ainsi que quelque chose se tramerait encore.