Le Parquet général près la Cour Suprême a rendu public vendredi 22 mars un document démentant l'existence d'un fonds mauritanien de 2 milliards de dollars gelé dan sune banque de Dubaï.
Ce document informe que le procureur de la république été sollicité le 5 mars dernier «sur la base d’un document émanant d’ONG actives dans le domaine de la lutte contre la corruption. Celui-ci demandait l’ouverture d’une enquête au sujet d’informations, véhiculées sur les réseaux sociaux et sites électroniques, relatives au gel de fonds mauritaniens dans une banque des Emirats Arabes Unis (EAU) à Dubaï, à cause de doutes sur l’origine et le mode de transfert».
La requête des ONG était notamment motivée par les craintes d’une vaste opération de blanchiment d'argent.
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Une enquête a été ouverte à la suite de cette requête à Dubaï. «Les pièces annexées à la requête annonçaient notamment une série de mesures d’enquête déjà prises aux Emirats arabes unis: ordonnances de saisie et des arrestations de personnalités mauritaniennes dans le cadre du traitement de cette affaire», souligne le parquet.
Devant le caractère dangereux des faits dénoncés «le parquet a saisi la direction de la police chargée de la lutte contre les crimes économiques et financiers. Dans le cadre de l’enquête, les personnes à l’origine de la publication de ces informations ont été entendues. Il a été également fait recours à la coopération judiciaire dans le cadre des conventions arabes et internationales en matière de lutte contre la corruption et le blanchiment de capitaux.
Ainsi, une demande d’aide judiciaire a été adressée aux autorités émiraties pour la vérification des informations reçues.
Ces dernières ont répondu qu’«aucune affaire pénale ou civile de cette nature, n’était pendante devant la justice des Emirats Arabes Unis (EAU)».
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Parallèlement à cette initiative judiciaire extérieure, des investigations ont été menées auprès de toutes les institutions nationales chargées du contrôle des transferts de capitaux, avec comme résultats: recherches infructueuses.
Interrogés sur les mêmes faits il y a une quinzaine de jours, le président Mohamed ould Abdel Aziz n’a pas voulu s’épancher sur «un scandale imaginaire». Il a juste opposé un démenti laconique, estimant que seul l’avenir éclairerait la lanterne des Mauritaniens sur un montage médiatique qui a eu des précédents de même nature.
Reste à savoir si cette sortie de la justice mauritanienne va convaincre les citoyens du fait de l'ampleur prise par cette polémique et qui est consécutive au montant énorme de la somme en question.
Aux dernières nouvelles, selon des sources médiatiques, des blogueurs et activiste,s ayant diffusé des informations relatives à cette polémique, sont entendus par la police en charge des crimes économiques dans le but de tirer au clair l'origine de cette information relative à ces 2 milliards de dollars.