La Mauritanie «a rétabli la stabilité macro-économique, et fait désormais face aux défis des réformes structurelles pour créer les conditions d’une croissance tirée par le secteur privé», précise un rapport de la Banque Mondiale (BM), sous le titre «Améliorer le climat des affaires pour favoriser le développement du secteur privé», rendu public vendredi 24 mai dernier à Washington.
Ce rapport est le deuxième document du genre sur l’économie mauritanienne, établi par l’institution financière internationale, qui est par ailleurs l’un des partenaires les plus importants de Nouakchott.
La principale contrainte identifiée porte sur les difficultés d’accès au crédit que rencontrent les entreprises privées (les PME et PMI).
Le rapport recommande ainsi de faire de l’amélioration de l’accès au crédit pour les Petites et Moyennes Entreprises, une priorité «dans le cadre d’une feuille de route du gouvernement visant à donner plus de vigueur à une croissance portée par le privé».
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«La corruption est la deuxième contrainte la plus importante» à laquelle font face les entreprises, ajoute le rapport.
Le document préconise également «la réforme de la politique de la concurrence et d’envisager l’adhésion à un organisme d’intégration régionale, promouvoir l’égalité juridique entre les hommes et les femmes, renforcer le capital humain, améliorer la politique foncière, etc.».
Au sujet du cadre macro-économique, le rapport note un taux de croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) de 3 à 3,6% entre 2017 et 2018, qui atteste d’une reprise progressive de la croissance économique.
Selon la Banque Mondiale, les perspectives à court et moyen termes demeurent favorables. Les projections tablent sur un taux de croissance de 6,2% sur la période 2019-2021, soutenu par une forte activité dans le secteur primaire, l’augmentation de la production minière et le développement du projet gazier Grand Tortue/Ahmeyim (GTA) qui sera exploité en commun avec le Sénégal.
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«Cette forte croissance sera accompagnée par une inflation modérée, des excédents budgétaires qui feraient baisser la dette publique et une réduction des pressions externes. Ces perspectives économiques restent cependant sujettes à des risques internes et externes», souligne l'institution de Bretton Woods.
Les réformes structurelles sont nécessaires pour pérenniser la tendance à l’embellie de l’économie mauritanienne.
Au sujet des actions initiées dans le passé, le rapport révèle «que la prudence budgétaire et les réformes adoptée par les autorités ont contribué à rétablir l’équilibre macroéconomique. Les estimations indiquent que les gains de recettes fiscales provenant des réformes étaient d’environ 0,7% et 0,8% du PIB en 2017 et 2018», explique Samer Mata, économiste à la Banque Mondiale et principal auteur du rapport.
La Mauritanie a fait des progrès importants dans le classement «Doing Busines» passant de la 176e place en 2015 à la 148e en 2019.