En dépit de l’entrée en service du projet "Aftout-Essahli" d'approvisionnement en eau de la capitale, à partir du fleuve Sénégal, situé à 280 kilomètres, depuis quelques années, la distribution en eau courante reste un véritable problème à Nouakchott.
La récurrence de ces pénuries en eau courante poussé à la prolifération d'un système de distribution original d'eau potable, encore en vigueur dans de nombreux quartiers périphériques de la capitale: des jeunes vendent des futs remplis du précieux liquide, qu'ils transportent à bord de charrettes tractées par des ânes.
Les autorités se disent aujourd'hui déterminées à mettre fin à cette situation, et c’est dans cette perspective que le président Mohamed ould Cheikh Ghazouani a procédé hier, mardi 12 novembre, à la cérémonie de pose de la première pierre d’un projet de réhabilitation et d’extension du réseau de distribution en eau courante dans la capitale mauritanienne.
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Ce projet sera en partie financé sur des fonds propres, mais aussi avec l’appui de certains partenaires comme la Banque Islamique de Développement (BID), pour une enveloppe globale de 15 milliards d'ouguiyas, soit environ 40 millions de dollars.
Dans une allocution prononcée à l'occasion de cette cérémonie, Naha mint Mouknass, ministre de l’hydraulique et de l’assainissement, a expliqué que le projet de réhabilitation et d’extension du réseau de distribution d’eau potable à Nouakchott "sera réalisé dans les plus brefs délais, selon les normes standards requis en matière de qualité, de contrôle, de suivi. Ce qui va renforcer la pression et le début pour une couverture universelle en eau potable dans la ville de Nouakchott".
L’achèvement de cet important projet est prévu pour 2022.
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La fiche technique explique que la réalisation du projet de réhabilitation et d’extension du réseau de distribution de l’eau à Nouakchott "va permettre la mise en place d’un réseau d’eau moderne, suivant les techniques les plus récentes pour rendre celle-ci disponible en quantité et en qualité dans les domiciles. Ainsi, il sera mis en place, 900 kilomètres de tuyaux et 60.000 branchements gratuits. La composante 4 du projet prévoit également 137 kilomètres de tuyaux, 15.000 branchements à domicile".
Ce document explique également que la "composante 10, (...) comporte la pose de 250 kilomètres de tuyaux et la réalisation de 22.000 branchements au niveau de plusieurs quartiers Nord de Nouakchott, 2 stations de pompage à l’Est, l’approvisionnement de plusieurs quartiers dans la même zone. La composante 12 va permettre l’extension de la distribution de l’eau dans les quartiers Sud. Il y a également un pôle Sebkha (Sud/ouest) qui comporte la mise d’une station de pompage et la construction d’un réservoir de 5000 mètres cubes".
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A un niveau national, les problèmes d’accès à l’eau potable en Mauritanie ont été clairement posés dans un document de la Banque Africaine de Développement (BAD), il y a quelques années.
Celui-ci notait que "depuis plus d’une décennie, les besoins journaliers en eau potable dans le pays sont estimés à 100.000 mètres cubes/jour, alors que la production se situe autour de 55.000 mètres cubes/jour. Celle-ci est fournie par la seule nappe d’eau potable disponible du Trarza (Sud/Ouest)".
En conséquence, explique ce document, "seulement 68% de la population bénéficie d’un accès à l’eau potable".