Le document annuel sur la responsabilité sociale de Tasiast Mauritanie Limited (TML SA), filiale de la société aurifère canadienne Kinross, qui exploite un site du même nom au nord du pays, a été rendu public mardi 6 octobre, sous le titre «Développement durable».
La déclaration sur «la responsabilité et les performances» révèle que la compagnie aurifère canadienne a versé au gouvernement mauritanien 79,4 millions de dollars, soit environ 2,9 milliards de nouvelles ouguiyas, sous forme d’impôts, taxes, droits et redevances, au titre de l’année 2019.
Par ailleurs Tasiast Mauritanie Limited (TMLSA) a dépensé «1,6 million de dollars pour la formation des fonctions supports des opérations, la formation Responsabilité Entreprise (HSE), ou le développement personnel, en vue de favoriser l’émergence d’un management constitué de nationaux. Cette politique a abouti à la réduction à 4,5% de l’effectif total des expatriés. De plus, la rémunération du personnel comprend d’autres avantages tels que les primes de production, d’assurance maladie et allocations. En 2019, 50 millions de dollars ont été dépensés en salaires bruts et avantages sociaux en faveur des employés de TMLSA».
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Le rapport de Kinross Mauritanie fait un tour d’horizon «de l’action durable et des performances» de l'entreprise. Il insiste sur l’intérêt croissant porté à l'environnement, au social et à la gouvernance.
La déclaration affirme que «pour l’ensemble des sites de Kinross, les performances font régulièrement l’objet de Reporting basé sur l’index GRI (Global Reporting Index)».
Elle insiste sur les performances environnementales «dans le domaine de la gestion de l’eau, des résidus, de la maîtrise progressive de la qualité de l’air ou des énergies, qui sont tout aussi remarquables. La mine de Tasiast étant située dans une zone désertique, tous les sites de traitement ont été conçus pour recycler l’eau. Ce qui a permis de réutiliser près de 79% de celle-ci en 2018, et 76% environ en 2019. La gestion des résidus de traitement repose sur un système de destruction du cyanure et de transfert de ces déchets vers des installations de stockage et traitement à ciel ouvert», ajoute le document.
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Réagissant à cette déclaration, Abdallahi ould Mohamed dit Nahah, secrétaire général de la Confédération libre des travailleurs de Mauritanie (CGTM), une des importantes centrales syndicales du pays, tempère les affirmations de la compagnie aurifère.
Pour lui, ces chiffres «constituent une faible consolation. Qu’est-ce que cela représente par rapport aux bénéfices de l’entreprise dans un contexte mondial marqué par une forte hausse du prix de l’or. Quelle est l’incidence sur les populations locales par rapport au cadre de vie, à l’accès à l’eau, aux soins…. Ce n’est pas un cadeau ni de la charité. Il s’agit d’une exigence légale pour la compagnie, en conformité avec les conventions de l’Organisation internationale du travail, relatives à la responsabilité sociale des multinationales».
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Par ailleurs, le syndicaliste jette un regard dans le rétroviseur et remarque que «Kinross a grandement contribué à la dégradation des mœurs de bonne gouvernance en Mauritanie. Après les pratiques des 10 dernières années, elle a besoin d’envoyer un nouveau message à l’opinion publique nationale. Rappelons à l’entreprise la déclaration de son président en octobre 2010, à l’occasion d’un congrès sur les mines, organisé au Centre international des conférences de Nouakchott: «la réclamation des Mauritaniens pour une révision à la hausse de leur quote-part (royalties) au niveau de Tasiast après la réévaluation du site est légitime».