Alors que l'âge des véhicules d'occasion était jusqu'ici réglementé, en principe limité à 8 ans, ce n'est plus le cas désormais. De sorte que le marché automobile mauritanien est de plus en plus animé, avec notamment une diversification des lieux d'importations.
Les clients ont de plus en plus de choix et peuvent acquérir des véhicules en provenance des USA et du Canada, pays qui accueillent de nombreux émigrés issus du pays du million de poètes, lesquels expatriés jouent sur les opportunités de ce nouveau business.
Lire aussi : Industrie automobile: comment le Ghana devient peu à peu un hub d’assemblage de véhicules
Ely Cheikh ould Seman, gérant d’une «bourse» près du marché des femmes de Nouakchott, donne des explications sur les prix de vente. «Nous avons toute sorte de voitures. Les prix sont variables. Ils vont de 700.000 à 10.000 millions de MRU, soit de 2.000 à 28.000 dollars US. La pandémie mondiale du coronavirus a négativement impacté notre activité, car il y a moins de clients que par le passé».
Pourtant, dans la réalité, cette crise ne se traduit pas par la disparition des "bourses" qui sont, au contraire, de plus en plus nombreuses. De même, nombreux sont ceux qui continuent de gagner leur vie dans la vente de ces véhicules.
Abdou Diba est ex-vendeur de véhicules. Après avoir tout perdu suite à l’arnaque dont il a été victime dans une affaire de pyramide de Ponzi, il s'est reconverti en courtier. «Je suis présent constamment sur le terrain", dit-il.
Lire aussi : Automobile: l’Égypte se prépare à lancer la production de voitures électriques
"Au départ, je partais en Belgique et un peu partout ailleurs, pour ramener des véhicules à revendre. Mais les choses ont changé, car je fais partie des victimes de Cheikh Ridha (le Bernard Madoff mauritanien qui a soutiré des biens immobiliers et mobiliers à des milliers de personnes, Ndlr)".
Désormais, il mène des activités de courtage au profit d'une clientèle constituée de "ses amis et connaissances désireux d’acheter des voitures". "On trouve des véhicules de toutes les gammes allant de 27 à 50 millions d'anciennes ouguiyas, notamment pour les zéro kilomètre au compteur", explique-t-il avant de dire que la pandémie de Covid-19 a "eu un impact négatif sur les ventes".
Si certains acheteurs trouvent leur compte chez ces revendeurs, d'autres se plaignent encore de la cherté. Mohamed Mahmoud, un client "venu acheter une voiture" trouve qu'elles sont hors de portée de sa modeste bourse. "Je cherche notamment un véhicule à hauteur 270.000 MRU, mais les vendeurs exigent un montant au-dessus de 300.000 MRU", regrette-t-il. Bredouille ce jeudi en début d’après midi, il compte revenir d'ici quelques jours pour dénicher la bonne affaire.