Dans la capitale mauritanienne, les tricycles, également appelés «tocs-tocs», prennent progressivement la place des taxis dans le transport en commun. Moins chers, plus rapides, plus confortables et moins étouffants, ces engins attirent quotidiennement des dizaines de milliers de citoyens dans le cadre de leurs déplacements.
Alpha Barry, conducteur de tricycle à Nouakchott, transporte des passagers sur différentes lignes grâce à son «toc-toc» dont il est très fier. Il fait état d'une recette brute journalière de 1.900 à 2.000 ouguiyas (50 à 53 euros), qui permet une marge de 1.400 à 1.500 ouguiyas (37 à 39 euros) après déduction du coût du carburant. Il trouve ce moyen de transport plus pratique que des taxis collectifs toujours en surcharge.
Mamadou Diallo, passager, loue les qualités des tricycles: tarif moins cher, plus de rapidité, espace plus large du fait d’un nombre réduit de personnes transportées…
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Evidemment, ces nouveaux moyens de transport ne sont pas toujours les bienvenus, car certains les considèrent déjà comme étant à l'origine de l'incivisme.
C'est pourquoi Ahmed Djiguina Mohamed, conducteur de tricycle, appelle ses collègues à un comportement citoyen et responsable sur la voie publique. Dans la foulée, il invite les chauffeurs de taxi à plus de compréhension et à abandonner l’esprit de concurrence «néfaste» avec les trois-roues à l’origine de comportements répréhensibles sur la chaussée.
Ils ont remplacé les «dogonbaro»
A 2.700 kilomètres de là, dans une autre capitale du Sahel, à Niamey au Niger, le secteur du transport de marchandises, de vivres et de biens a accueilli, depuis plus d’un an, de nouveaux venus: les tricycles. Jugés moins chers et très mobiles, ils font le bonheur des commerçants et autres revendeurs pour qui ils sont devenus un allié quotidien.
Pendant longtemps, le transport de marchandises au Niger, principalement à Niamey, était la chasse gardée des propriétaires des mini-camions appelés dans le jargon local «dogonbaro». Mais ceux-ci sont désormais concurrencés par les tricycles de couleur bleue, rouge ou jaune, aujourd'hui très répandus dans la ville et plus précisément aux alentours des marchés, commerces et magasins.
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«Je loue aux particuliers des chaises et tentes pour les cérémonies. (...) Je fais beaucoup d'affaires avec les chauffeurs de ces tricycles, et on peut retenir surtout qu'ils sont moins coûteux par rapport aux autres moyens de transport», explique Soufianou Abdoulaye.
La ville de Niamey compte des centaines de conducteurs de tricycle. Dans la circulation, surtout aux heures de pointe, leur gabarit leur assure une certaine mobilité.
«J'ai fait presque un an dans cette activité, et je suis vraiment satisfait. C'est mon propre tricycle, l'entretien coûte moins cher et la consommation en carburant est moindre. Et quand on est courageux, on ne peut pas manquer de clients. C'est grâce à cela que j'arrive à subvenir a mes besoins et ceux de ma famille», explique Mamane Idi, conducteur de tricycle.
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L’arrivée de ces tricycles sur le marché du transport est plutôt bien perçue par les propriétaires et les conducteurs de dogonbaro. «C’est vrai que l’arrivée de ces tricycles a un peu créé un manque à gagner chez nous les transporteurs disposant de mini-camions, mais c’est la loi du marché, et c’est à chacun de se battre. Cela ne nous dérange pas du tout qu’ils soient là», explique Abdoul Rachid Moussa, chauffeur de mini-camion.
Dans un environnement économique de plus en plus difficile, la disponibilité de ces tricycles vient donc non seulement diversifier l’offre en matière de transport, mais surtout, elle soulage également les populations, commerçants et revendeurs à faibles revenus.