Mauritanie: journée presse «morte» ce mercredi

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Le 27/09/2016 à 17h55, mis à jour le 27/09/2016 à 18h02

A l’appel d’un rassemblement d’éditeurs privés, ce mercredi 28 septembre 2016 est déclaré journée presse "morte" en Mauritanie. Objectif, protester contre la situation dans laquelle se trouve la presse écrite mauritanienne.

Les directions des principales publications de la presse écrite privée nationale à l’image de l’Eveil Hebdo, du Calame, de l’Authentique, du Rénovateur, du Quotidien de Nouakchott, de Points Chauds….ont décidé de suivre le mouvement, décalant ainsi les livraisons d’un mercredi au cours duquel les kiosques resteront vides.

Ce mouvement vise «à protester contre la situation de crise profonde dans laquelle se débat la presse écrite privée mauritanienne depuis quelques années. Mais aussi à sensibiliser les autorités publiques, l’opinion nationale et internationale, ainsi que les partenaires au développement de la Mauritanie, sur la nécessité de l’existence d’une presse crédible, capable d’accompagner les réformes démocratiques et le développement économique et social du pays», explique Sy Mamoudou, Directeur de publication de l’Eveil Hebdo, l'un des plus anciens organes privés paraissant dans le pays, dans une déclaration faite à «le360 Afrique».

Les doléances des éditeurs portent sur plusieurs points: "la réduction du coût de l’impression et surtout la levée d’une instruction gouvernementale interdisant aux ministères et autres institutions et entreprises publiques de souscrire des abonnements dans la presse privée". Une arme mortelle à la laquelle feraient également recours quelques institutions privées désireuses de plaire aux autorités, déplore le patron de l’Eveil Hebdo.

A ces problèmes s’ajoute également un handicap structurel lié au caractère squelettique de la taille d’un marché publicitaire presque inexistant.

Un environnement dans lequel toute insertion est perçue comme un cadeau consenti en faveur de proches et non un acte de gouvernance posé dans le cadre d’une stratégie de marketing visant à vendre l’image de l’annonceur.

Les autorités mauritaniennes octroient annuellement un fonds d’aide à la presse privée d’un montant de 200 millions d’ouguiyas (environ 500.000 euros).

Celui-ci est partagé entre l’imprimerie nationale, éditrice de la presque totalité des titres privés, une douzaine de radios et télévisions privées, plusieurs dizaines d’organes de presse écrite et un nombre exponentiel de sites d’infos en ligne.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 27/09/2016 à 17h55, mis à jour le 27/09/2016 à 18h02