La couverture et la diffusion d’informations sensibles impliquant des faits ayant un caractère d’infraction criminelle sont souvent problématiques pour les journalistes des pays africains, comme la Mauritanie.
Afin d’y former davantage les hommes des médias du pays, la haute autorité de la presse et de l’audiovisuel (HAPA), en collaboration avec la section mauritanienne de l’Union internationale de la presse francophone (UPF), a organisé, durant trois jours, un atelier ayant pour thématique «Les enjeux éthiques de la couverture médiatique». Cette formation, axée en grande partie sur la collecte, le traitement et la diffusion d’informations sensibles, impliquant des faits ayant un caractère d’infraction criminelle, a bénéficié à une trentaine de journalistes issus des organes de la presse écrite, électronique, radio et télé.
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A ce titre, Houssein ould Medou, président de la HAPA, est revenu sur «le double objectif de la formation: donner des outils pour couvrir de manière professionnelle les informations» en faisant recours aux techniques classiques «de vérification, de recoupement des faits, pour combattre les dérives pouvant mettre en cause les personnes, les groupes, la paix et la cohésion sociale du pays». Il s’agit ainsi de pouvoir exercer librement, mais de manière responsable, la profession de journaliste, ajoute-t-il.
Pour sa part, Sy Mamoudou, membre de la HAPA rappelle que l’institution organise régulièrement des sessions de formation pour renforcer les capacités des journalistes et éviter les dérives constatées parfois à travers certains médias, pour défaut de respect de certains principes éthiques et déontologiques.
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Diagana Khalilou, panéliste, parle de la pertinence du thème de la couverture médiatique des faits ayant une dimension criminelle, dont le traitement exige de se conformer à certains fondamentaux, tels que le respect de la déontologie, le pluralisme des sources, le respect de la présomption d’innocence, même dans le cas des faits divers, qui peuvent engager l’honneur et l’intégrité physique des citoyens. Une approche qui doit permettre aux jeunes journalistes de prendre la pleine mesure de leur responsabilité, corollaire de la liberté.
Enfin, Marya Ladji Traoré, présidente de la section mauritanienne de l’Union internationale de la Presse Francophone, insiste sur la nécessité pour l’autorité de régulation d’aider à outiller la presse et renforcer ses capacités dans le traitement de l’information.