Comme il fallait s'y attendre, 2020 a été une année très difficile pour les médias mauritaniens. Chose que vient de confirmer le rapport annuel de la Haute autorité de la presse et de l’audiovisuel (HAPA) en Mauritanie.
Au plan structurel, ce document note une situation financière difficile des organes de presse audiovisuelle, électronique et écrite privée, aggravée par la pandémie du coronavirus (Covid-19).
Un contexte général caractérisé par d’énormes difficultés financières, un déficit de ressources humaines et l’absence d’une seule entreprise privée viable, dans lequel la liberté de la presse apparaît finalement comme un cadeau empoisonné.
Le président de la HAPA, Houssein ould Meddou, entame la séance par le rappel d’une précédente enquête sur le pluralisme dans les médias audiovisuels dont les conclusions ont fait l’objet d’un autre atelier il y a quelques mois.
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Il explique que le travail dont les résultats sont présentés au cours de la séance rentre dans le cadre des attributions de la HAPA.
Une enquête annuelle (édition 2020) sur la situation du paysage médiatique en Mauritanie réalisée grâce à des rencontres sur le terrain avec tous les acteurs des médias audiovisuels, écrits, électroniques, publics et privés «dans l’objectif de créer une base de données numérique complète et détaillée sur tous les organes de presse, pour identifier les forces et faiblesses du secteur, en vue de formuler les recommandations pour améliorer le travail des médias et la régulation. Un exercice fastidieux du fait de l’absence de statistiques, réalisé entre octobre et décembre 2020, dans un contexte conjoncturel de crise du coronavirus (Covid-19), allié à un environnement structurel de grandes difficultés économiques».
Pour sa part, Sy Mamadou, membre de la HAPA, ajoute que la présentation de ce document, conformément à la mission de l’autorité de régulation, est un exercice annuel.
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Abordant le contenu, il signale que «le rapport 2020 a touché 232 médias toutes catégories confondues: audiovisuels (télés et radios), écrits, électroniques, publics et privés. Le document constate l’existence de journaux réguliers, d'organes irréguliers et même la disparition de certains. Par ailleurs, il met en évidence l’absence des femmes au niveau des postes de responsabilité, une seule étant directrice d’un journal, mais aussi la marginalisation des langues nationales, avec un seul organe édité en peul».
Quant à Mariya Traoré, journaliste, elle apprécie la démarche de l’autorité de régulation à travers un exercice qui met à nu «l’exclusion des femmes» et invite à la mobilisation de tous pour corriger cette tendance.