Michel Sapin, ministre français de l’Economie et des finances, est attendu à Nouakchott le dimanche 16 avril pour une visite de travail de 48 heures, annonce jeudi un communiqué de l’ambassade de France à Nouakchott.
Cette visite vintervient une dizaine de jours après le passage dans la capitale mauritanienne du chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault.
Entre les deux événements s’est intercalé une visite à Paris du président Mohamed Ould Abdelaziz, pour assister à l’inauguration de l’exposition «Trésor de l’islam en Afrique, de Tombouctou à Zanzibar», organisé par l’Institut du monde arabe (IMA).
Lire aussi : Mauritanie: Ayrault à Nouakchott, relations bilatérales et sécurité au menu
Lorts de son séjour en Mauritanie, le ministre français de l’Economie et des finances s’entretiendra avec le chef de l’Etat mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz, et le ministre de l’Economie et des finances, Moctar Ould Diaye.
Par ailleurs, les deux ministres superviseront la signature d’une convention de financement entre la Mauritanie et l’Agence française de développement (AFD), avance la représentation diplomatique française à Nouakchott.
Au-delà des formules diplomatiques convenues, cette accélération du rythme des visites des responsables gouvernementaux français en Mauritanie après «une mise en quarantaine» de plus de 2 années, suscite des interrogations, surtout à quelques semaines de la fin du mandat du président François Hollande, non candidat à sa propre succession, notent les observateurs.
Lire aussi : La France et l’Afrique souhaitent intensifier la lutte contre le terrorisme
La France semble ainsi remettre au goût du jour la vieille rengaine du pouvoir de Nouakchott «allié incontournable dans la lutte contre le terrorisme». Cet emballage avait été servi aux occidentaux pour «valider» le putsch du 06 août 2008 de ould Abdelaziz en mettant en exergue la faiblesse du pouvoir civil de Ould Chekh Abdallahi.
Par ailleurs, ce ballet diplomatique des officiels français à Nouakchott est noté dans un contexte politique de vive tension interne entre le pouvoir et l’opposition avec en toile de fond le changement constitutionel que souhaite imposer Aziz aux Mauritaniens en dépit du rejet de ce changement constitutionnel par le Sénat en recourant à l'article 38 de la loi fondamentale, objet de vives contestations.