Le lancement de la campagne pour le référendum constitutionnel, par Mohamed Ould Abdelaziz s’est déroulé dans la commune de Toujounine (banlieue), en présence du Premier ministre, Yahya Ould Hademine, du ministre de l’Economie et des finances, Moctar Ould Diaye, chargé de coordonner la campagne de la majorité au niveau de Nouakchott , des leaders de partis membres de la majorité présidentielle et des formations de l’opposition dite modérée, ayant pris part à un dialogue organisé du 29 septembre au 20 octobre 2016.
Ce référendum est boycotté par la frange la plus significative de l’opposition, à l’image du Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU-regroupant une dizaine de partis, des organisations de la société civile, des centrales syndicales et des personnalités indépendantes) et le Rassemblement des forces démocratiques (RFD).
Le premier rassemblement organisé par le camp de Mohamed Ould Abdel Aziz à Nouakchott, a effectivement attiré une foule immense dans un stade flambant neuf. Cependant, ce constat, plutôt positif dans la perspective d’un «Oui» le jour du scrutin, doit être accompagné par un gros bémol.
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En effet «cette forte mobilisation n’avait rien de spontané» selon la remarque de nombreux analystes. Toute l’administration, du ministre au chef de service, en passant par les secrétaires généraux et directeurs centraux, était mobilisée, et ses responsables chargés de veiller à la présence de leurs proches pour donner «une éclatante réussite de l’événement».
Dans une allocution prononcée pour la circonstance, le président Mohamed Ould Abdel Aziz a salué «la forte présence du public, qui prouve que les citoyens portent un intérêt particulier à l’évolution politique du pays». Il a au passage égratigné l’opposition prônant le boycott et promis «beaucoup de surprises» aux mauritaniens au cours des prochaines semaines, sans toutefois préciser lesquelles.
Mohamed Ould Abdel Aziz a également exposé son agenda de campagne en direction des villes de l’intérieur, qui va débuter par Rosso (200 kilomètres au Sud de Nouakchott).
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Ce référendum sera organisé sur la base de l’article 38 de la constitution du 20 juillet 1991. Une disposition contestée par l’opposition, rassemblée au sein d’un nouveau collectif, qui appelle au boycott et à une journée «pays mort» à la date du scrutin.
La même opposition rappelle que la procédure de révision constitutionnelle en Mauritanie est organisée par le chapitre 11 de la constitution, notamment les articles 99,100 et 101 de la loi fondamentale.
Cette attitude des opposants au pouvoir de Nouakchott est nourrie par la crainte d’une remise en cause du principe de l’alternance et de la limitation des mandats du président de la République, qui pourrait naître d’un usage abusif de l’article 38, de portée générale et destiné au référendum législatif et non constitutionnel.