Sahel: la sécurité est tributaire au retour de la paix en Libye

Le 11/09/2017 à 21h32

La sécurité dans la vaste région du Sahel reste en partie tributaire du retour de la paix en Libye, selon le ministre mauritanien des Affaires étrangères et de la coopération, Isselkou Ould Ahmed Izidbih. Il s'exprimait dimanche à Brazzaville à l'occasion d'une réunion de l'UA sur la crise Libye.

La Mauritanie est consciente que la sécurité dans la vaste région sahélo-saharienne reste en partie tributaire du retour de la paix en Libye, selon le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Isselkou Ould Ahmed Izidbih.

Le chef de la diplomatie mauritanienne a tenu ces propos lors d'une allocution prononcée dimanche à Brazzaville (Congo) à l’occasion d’une rencontre du Comité de haut niveau de l’Union Africaine (UA) sur la crise en Libye.

Le chef de l’Etat mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, avait dirigé le Comité de haut niveau de l’Union Africaine (UA) dépêchée en Libye pendant que ce pays était en pleine guerre en 2011.

Ce Comité de haut niveau comprenait également d’autres leaders africains. Il avait pour mission «de préserver le peuple libyen des affres de la guerre et de la destruction», a rappelé le ministre mauritanien. Mais à l’époque, la voix de l’Union Africaine (UA) fût complètement étouffée.

Le chef de file de l’intervention militaire des Occidentaux en Libye, notamment le président français, Nicolas Sarkozy, semblait faire de la chute du régime de Mouammar El Kadhafi un défi «personnel».

De 2011 à 2017, la position diplomatique de la Mauritanie sur la crise en Libye est restée inchangée: «la solution définitive de ce conflit doit intégrer le point de vue de l’Union Africaine (UA)», a ajouté le rresponsable mauritanien.

Par ailleurs, le chef de la diplomatie mauritanienne a saisi l’occasion de la réunion de Brazzaville pour rappeler toutes les conséquences désastreuses de la guerre en Libye, «des souffrances à grande échelle infligées à un peuple frère, le spectacle affligeant de la tragédie des migrants africains abandonnés à la cupidité des passeurs, à la brutalité des réseaux criminels..».

Dans le même ordre d’idée, on se souvient que l’un des dégâts collatéraux de la guerre en Libye a été également le déferlement de groupes terroristes puissamment armés, qui occupèrent le nord du Mali de mars 2012 à janvier 2013.

Chassés des lieux, ces djihadistes demeurent actifs au Sahel plus de 4 ans après l’opération française «Serval».

S'il admet que la sécurité au Sahel «est en partie tributaire du retour de la paix en Libye», il faudrait s’interroger sur les chances de trouver une solution entre les différents protagonistes du conflit libyen?

Y a-t-il possibilité d’un accord de paix entre le gouvernement de Tripoli, dirigé par Fayez Al- Sarraj, et le général Khalifa Haftar, qui règne l’Est libyen?

Lors d’une rencontre organisée fin juillet à Paris, les 2 parties se sont accordées sur un cessez le feu et retenu le principe de l’organisation d’élections générales en 2018.

La rencontre de Brazzaville reste dans la même dynamique, mais les points de divergences et les obstacles sont encore nombreux sur le chemin d’une véritable paix, estiment les observateurs.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 11/09/2017 à 21h32