Mauritanie. Affaire Ghadda: le gouvernement conteste les allégations de l'ONU

Mohamed Lemine Ould Cheikh.

Mohamed Lemine Ould Cheikh.

Le 26/01/2018 à 16h14

Le ministre mauritanien de la Culture et de l'artisanat, porte-parole du gouvernement, Mohamed Lemine Ould Cheikh, conteste les renseignements transmis au Groupe de travail de l'ONU sur la détention arbitraire de l'ex-sénateur Mohamed Ould Ghadda.

Le ministre mauritanien de la Culture et de l’artisanat, porte-parole du gouvernement, Mohamed Lemine Ould Cheikh, a vivement contesté les renseignements fournis par le Groupe de travail de l’Organisation des Nations unies (ONU) sur la détention arbitraire de l'ex-sénateur Mohamed Ould Ghadda, jeudi après-midi, à l’occasion de la séance consacrée aux commentaires des travaux de la réunion hebdomadaire du gouvernement.

"La correspondance du Groupe de travail des Nations unies (ONU) sur la détention arbitraire au sujet du cas de Mohamed Ould Ghadda est basée sur des informations inexactes et même erronées, du fait que cette structure a été saisie par une source malhonnête, partiale", a expliqué le ministre. 

Rappelant un principe basique, le responsable gouvernemental mauritanien a ajouté que "pour recueillir une information, on ne doit pas se fier à la thèse d’une seule partie. Cette correspondance sera décortiquée et aura une réponse basée sur la vérité qui viendra anéantir toutes ces allégations".

Parmi les contre-vérités véhiculées par ce courrier, souligne le ministre, "on note des allégations selon lesquelles l’ancien sénateur Mohamed Ould Ghadda aurait fait l’objet de poursuites suite à la formation d’une commission de l’ancienne chambre haute du Parlement, en vue de mener une enquête sur des marchés de gré à gré. Or, cette commission n’a été formée qu’après l’adoption des amendements constitutionnels ayant supprimé le Sénat".

De même, avance-t-il, "on sait que suivant la loi et une tradition républicaine, le Parlement forme des commissions d’enquête pour des investigations sur telle ou telle autre question d’intérêt général, à chaque fois que les circonstances l’exigent, et cela n’a jamais été à l’origine de l’arrestation de qui que ce soit».

Pour mémoire, le Sénat mauritanien a rejeté le projet de révision constitutionnelle le 17 mars 2017. Les ex-sénateurs ont annoncé la création d’une commission d’enquête sur les marchés de gré à gré le 24 mai 2017.

Le projet de révision constitutionnelle, comportant entre autres points la suppression de la chambre haute, a été adopté par voie référendaire (consultation boycottée) le 5 août 2017.

L’ex-sénateur Mohamed Ould Ghadda a été arrêté mi-août et placé en détention préventive le 1er septembre.

Dans tous les cas, le gouvernement mauritanien dispose d’un délai de 60 jours pour répondre au Groupe de travail de l’Organisation des Nations unies (ONU) sur la détention arbitraire et pourrait bénéficier d’une période supplémentaire d’un mois, dans le cas où il le souhaiterait.

Le Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire est formé d’experts indépendants.

En plus de Mohamed Ould Ghadda, 11 autres anciens sénateurs, 2 dirigeants syndicaux et 4 journalistes ont été placés sous contrôle judiciaire dans le cadre de l’information pour «corruption».

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 26/01/2018 à 16h14