Mauritanie: le RFD et le FNDU dénoncent la saisie des avoirs de Bouamatou

L'homme d'affaires mauritanien Mohamed ould Bouamatou.

L'homme d'affaires mauritanien Mohamed ould Bouamatou.. DR

Le 22/08/2018 à 15h29, mis à jour le 23/08/2018 à 13h58

Le Rassemblement des forces démocratiques (RFD) et le Forum nationale pour la démocratie et l'unité (FNDU) dénoncent la saisie des avoirs du banquier Mohamed ould Bouamatou, dans une déclaration conjointe.

Le Rassemblement des forces démocratiques (RFD) et le Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU), un parti et une coalition issus de l’opposition mauritanienne, dénoncent la saisie des avoirs du banquier Mohamed ould Bouamatou, et de son collaborateur, Mohamed ould Debagh, dans une déclaration publiée lundi soir.

Le communiqué conjoint FNDU/RFD condamne une action menée «en violation de la constitution et des lois, qui protègent la propriété privée et les biens des citoyens».

Il stigmatise «un hold-up, perpétré sur simple réquisition du procureur aux ordres du pouvoir, sans aucun jugement régulier, qui a touché des centaines de millions d’ouguiyas, que l’homme d’affaires Bouamatou laissait en réserve pour financer les activités de l’hôpital ophtalmologique qu’il a construit, dans le cadre de ses nombreuses actions de mécénat, et dont il assure le fonctionnement sur fonds propres. Une structure sanitaire dans laquelle se soignent gratuitement des centaines de milliers de citoyens».

Par ailleurs, la déclaration déplore le fait que l’initiative dénoncée «touche également des fonds dont les produits permettaient de faire vivre les familles de ces 2 personnalités pourchassées et persécutées, sans autre raison, uniquement pour leurs opinions politiques et leurs positions démocratiques et patriotiques».

Le FNDU et le RFD «condamnent avec énergie une expropriation menée au mépris des lois, de toutes les valeurs morales et religieuses. Une injustice flagrante qui prive des centaines de milliers de citoyens de soins vitaux, et qui conforte la véritable nature d’un pouvoir ayant institué un régime de non droit, avide de richesse, en plus de la volonté de museler toutes les voix discordantes».

Le RFD et le FNDU rejettent «l’instrumentalisation» de la justice à des fins de règlement de comptes politiques et personnels et «exigent l’annulation immédiate de la mesure, ainsi que l’arrêt de pratiques qui discréditent le pays et découragent les investisseurs».

Rappelons que Mohamed ould Bouamatou et Mohamed ould Debagh sont sous le coup d’un mandat d'arrêt international depuis le 01 septembre 2017. Ce mandat été émis dans le cadre d’une information relative à des présomptions de corruption.

La même affaire est à l’origine du placement en détention préventive de l’ancien sénateur, Mohamed ould Ghadda, alors que 11 autres ex-sénateurs, des syndicalistes et acteurs des médias sont placés sous contrôle judiciaire pour les nécessités de la même enquête.

Ce dossier constitue le principal dégât collatéral d’un projet de révision constitutionnel dont l’une des dispositions portait sur la suppression du sénat, ancienne chambre haute du parlement, rejeté par un vote des sages le 17 mars 2017. Cette réforme a été finalement validée par la voie d’un référendum contesté organisé le 05 août 2017.

La saisie des avoirs du célèbre banquier mauritanien marque ainsi un nouvel épisode dans «la guerre» entre Mohamed ould Abdelaziz et Mohamed ould Bouamatou, notent les observateurs à Nouakchott. Cette action intervient quelques jours après le début de la campagne pour les élections législatives, régionales et municipales du 01 septembre 2018.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 22/08/2018 à 15h29, mis à jour le 23/08/2018 à 13h58