Les Forces progressistes pour le changement (FPC), une organisation née des flancs des Forces de libération africaine de Mauritanie (FLAM), mouvance nationaliste noire, claquent la porte du G8, selon une déclaration rendue publique jeudi.
Le G8 est une coalition de plusieurs partis et organisations de l’opposition mauritanienne mise sur pied en juillet 2017, en vue de faire échec à un projet de révision constitutionnelle, qui a été adopté le 5 août dernier, malgré un vaste boycott populaire.
Cette organisation, dirigée par Samba Thiam et qui n’est pas officiellement reconnue en tant que parti politique par l’administration, explique sa défection par le fait que «le G8 ne semble pas manifestement être mu par la volonté de changer le système pernicieux qui nous gouverne depuis 50 ans, chose essentielle pour notre parti. Ce système n’est pas perçu comme une préoccupation centrale».
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Avec l’objectif de rester dans un cadre unifié, la déclaration des FPC signale que l’organisation «a fait prévaloir auprès de ses partenaires» la nécessité d’avoir «un but, une finalité et une stratégie, qui sous-tendraient une volonté commune de changement, exprimée dans un projet clair, balisé au futur, pour l’émergence de la Mauritanie de demain».
Mais à l’analyse des ex FLAM, il apparait clairement que l’unique objectif du G8 «se résume au déboulonnement du régime en place. Ce qui ne constitue pas une stratégie crédible de nature à rassurer sur les contours du changement de demain».
Non reconnue par les autorités, les FPC avaient pourtant été officiellement invitées à un Dialogue national inclusif (DNI), boycotté par l’opposition dite radicale, organisé en septembre-octobre 2016, et a effectivement participé à cette concertation.
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Mais le président Samba Thiam et ses camarades rappellent avoir par la suite quitté le cadre du Comité de suivi de la mise en œuvre -des résultats dudit dialogue «pour éviter d’être instrumentalisés par le pouvoir».
Et c’est suivant la même logique, que les FPC refusent aujourd’hui «de se laisser embarquer dans une aventure, sans balises apparentes, ou elles courent à nouveau les mêmes risques».
Rentrés d’une trentaine d’années d’exil en 2013, certains responsables des Forces de libération africaine de Mauritanie (FLAM), ont décidé de fonder les Forces progressistes pour le changement (FPC), après une série de scissions au sein des FLAM dont la création remonte à 1983. Mais les autorités mauritaniennes refusent de reconnaitre la nouvelle organisation.