Mauritanie: mobilisation pour la reconnaissance du FPC

Samba Thiam, leader du FPC.

Samba Thiam, leader du FPC.

Le 10/01/2018 à 17h53, mis à jour le 10/01/2018 à 18h01

Des opposants et des personnalités issus de la société civile ont signé une pétition pour la reconnaissance des Forces progressistes pour le changement (FPC), un mouvement issu des Forces de libération africaine de Mauritanie (FLAM).

Plusieurs leaders de l’opposition mauritanienne et acteurs de la société civile ont signé une pétition demandant aux autorités de reconnaître les Forces progressistes pour le Changement (FPC) comme parti politique. 

Parmi ces responsables figurent Ahmed Ould Daddah, président du Rassemblement des forces démocratiques (RFD), Mohamed Ould Maouloud, leader de l’Union des forces de progrès (UFP) et président en exercice du Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU) ou Bodiel Ould Houmeid, député et président du Parti démocratique et social (El Wiam, opposition dite modérée).

Depuis trois ans, ce parti de la mouvance nationaliste noire, anciennement en exil sous l’appellation des Forces de libération africaine de Mauritanie (FLAM), a décidé de se redéployer dans le pays. Mais sa demande de reconnaissance été rejetée par l’administration mauritanienne. Un recours introduit devant la Cour suprême en 2015 est resté sans suite, les autorités lui préférant le statu quo.

Face à cette situation, responsables, cadres, militants et sympathisants du FPC font remarquer que les autorités mauritaniennes ont donné récépissé à un parti "extrémiste" comme Nidhaa Al Watan (Défense de la Patrie), alors que des organisations telles que l’Initiative de Résurgence du mouvement abolitionniste (IRA) et les FPC, qualifiées "d’extrémistes" par le pouvoir, n’ont pas eu droit au même honneur. Ce qui dénote d’une politique de deux poids, deux mesures.

L'histoire des Forces de libération africaine de Mauritanie (FLAM), appellation «dont le choix semble avoir été le fruit d’un véritable marketing politique» selon la formule utilisée par un sociologue il y a une trentaine d’années, a connu de multiples péripéties, des tiraillements et une déchirure, qui a débouché sur un éclatement en trois groupes.

La première scission est intervenue au milieu des années 2000, aboutissant à la naissance de l’aile des FLAM/Rénovation, dirigée par le Pr Ba Mamadou Bocar. Les éléments de cette frange du mouvement ont intégré l’Alliance pour la Justice et la Démocratie/Mouvement pour la Réconciliation (AJD/MR), le parti du président Sarr Ibrahima Moctar.

Le Pr Ba Mamadou Bocar, ex-président des FLAM/ Rénovation, est actuellement vice-président de l’AJD/MR. Il a été élu député sur la liste départementale de Nouakchott à l’issue des législatives de décembre 2013. Une aille des FLAM, dirigées par le président historique du mouvement, Samba Thiam, a décidé de rentrer au pays il y a trois ans, après plus de 30 ans d’exil. De retour à Nouakchott, les responsables de cette mouvance ont été reçus en audience par le président Mohamed Ould Abdel Aziz.

Une fois installés en Mauritanie, Samba et ses camarades ont décidé de fonder un parti politique sous le nom des Forces progressistes pour le changement (FPC). Celui-ci court toujours derrière une reconnaissance officielle, devenue une véritable Arlésienne.

Une troisième aile des FLAM, qui réclame «l’étincelle originelle» sous la houlette de Ba Mamadou Sidy, est toujours en exil et ses dirigeants réclament l’héritage des années de braises.

Les FLAM, acronyme intimement lié à la répression qui s’est abattue sans discernement sur toute la communauté négro africaine sous le régime de Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya à partir de 1986, ont été créées en 1983, sous le règne du colonel Mohamed Khouna Ould Haidallah.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 10/01/2018 à 17h53, mis à jour le 10/01/2018 à 18h01