Mauritanie: de "nombreux manquements" aux élections, selon le FONADH

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Le 06/09/2018 à 13h25, mis à jour le 06/09/2018 à 13h25

Le Forum national des organisations des droits humains (FONADH), un collectif d'une vingtaine d'ONG mauritaniennes, vient de livrer son évaluation de la tenue des élections législatives, régionales et locales, le 1er septembre dernier. Son verdict.

A travers une déclaration rendue publique ce jeudi, le Forum national des organisations des droits humains (FONADH), un collectif d’une vingtaine d’ONG, a d'abord tenu à saluer l’organisation "sans violences" des élections législatives, régionales et locales qui ont eu lieu en Mauritanie le 1er septembre dernier.

Le FONADH s'est félicité de ce vote qui s’est déroulé "dans des conditions de sécurité et sans incident". Le collectif signale "qu’en dépit des insuffisances notées dans l’organisation d’une part, et de la complexité relative du scrutin, d’autre part, un grand nombre d’électeurs se sont déplacés pour accomplir le vote".

Listant les manquements notés le jour du scrutin, le FONADH déplore "des changements de localisation de bureaux de vote à Nouakchott, survenus au dernier moment, sans un système fiable de communication destinés à orienter les électeurs. Ce qui a désorienté ces derniers et créé de multiples désagréments."

Toutefois, le FONADH a noté l'insuffisance de la formation des agents déployés dans les bureaux de vote, et des représentants des partis politiques en compétition, une situation à l’origine d’un certain nombre de pratiques non conformes aux normes de vote.

Le collectif d'ONG a signalé de nombreux manquements relatifs à l'affichage des listes des votants, le non-partage des procès verbaux des résultats, la présence d'isoloirs de fortune et peu éclairés, ainsi que des dépouillement fastidieux. 

Par ailleurs, ajoute le FONADH, "en raison de la complexité du scrutin du 1er septembre, certains présidents de bureaux de vote ont pris des initiatives qui ne sont pas transparentes: assistance à des personnes valides, reversement de bulletins d’une urne à une autre, etc."

Autant de griefs que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) devra examiner, en vue d’une éventuelle révision des résultats du vote. 

Confronté à des contraintes financières, matérielles, logistiques et de temps, le FONADH avait déployé une trentaine d’observateurs dans certaines localités significatives du point de vue électoral, notamment Nouakchott, Nouadhibou, Rosso, Boghe, Kaédi, Kiffa et Bababé. Ces observateurs ont couvert 200 bureaux de vote au total. 

Les résultats officiels provisoires (eu égard à d’éventuels recours) sont toujours attendus ce jeudi. La Coalition électorale de l’opposition démocratique (CEOD) a, de son côté, dénoncé «plusieurs cas de fraude massive».

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 06/09/2018 à 13h25, mis à jour le 06/09/2018 à 13h25