«For Mauritania» une organisation de la diaspora mauritanienne, qui avait disparu des radars médiatiques depuis quelques années, décrit la situation catastrophique du pays, exprime sa vive crainte au sujet des risques de confiscation du pouvoir, et appelle, dans une déclaration rendue publique hier soir, à la mobilisation de toutes les forces vives du pays pour une alternance pacifique et démocratique en 2019.
Décryptant la situation politique actuele, «For Mauritania» affirme qu’après les élections législatives, régionales et locales de septembre 2018 «le chef de l’Etat affiche sa volonté de se perpétuer au pouvoir coûte que coûte. Peu importe pour lui le serment et les engagements pris devant le peuple. Il est prêt à violer la constitution dont il est censé être le gardien».
Le président Mohamed Ould Abdel Aziz est frappé par la limitation constitutionnelle des mandats. Il a répété plusieurs fois sa volonté de respecter les dispositions de la loi fondamentale.
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Cependant, les déclarations récurrentes de ses partisans, parmi lesquels des responsables gouvernementaux, et les actes qu’il a posé depuis 2017, ont semé le doute dans l’esprit de nombreux observateurs.
Présentant la situation économique du pays, le document de l’organisation de la diaspora dresse un tableau sombre, marqué par «l’absence de fourniture des services de base pour l’écrasante majorité de la population, une dégradation continue du niveau de l’éducation et des services de santé, la prolifération de la corruption, le favoritisme et le tribalisme».
Par ailleurs, For Mauritania déplore "l’irruption par effraction des hauts gradés de l’armée et des services de sécurité dans le jeu politique, qui a vidé la démocratie et de son sens et corrompu les mœurs politiques..."
Un contexte politique et économique global lourd «de menaces pour les acquis démocratiques du pays arrachés de haute», rappelle la déclaration.
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Au chapitre des libertés publiques, «For Mauritanie» condamne également «l’embastillement des militants des droits de l’homme et des personnalités politiques, le bannissement et les tentatives de pousser à la faillite des hommes fichés comme opposants, la fermeture d’établissements caritatifs et d’enseignement, les menaces proférées contre les partis politiques,...».
Sans citer des noms, la déclaration sembler évoquer ainsi les cas de Biram Dah Ould Abeid, détenu à titre préventif depuis le 13 août dernier, élu député à l’occasion des législatives de septembre 2018. Celui du banquier Mohamed Ould Bouamatou, sous le coup d'un mandat d’arrêt international et dont les biens font actuellement l’objet d’une mesure de saisie à titre conservatoire, et du Rassemblement National pour la Réforme et le Développement (RNRD/Tawassoul), premier parti de l’opposition (islamiste), dans le collimateur des autorités depuis la fin des élections de septembre dernier.