Mauritanie: le dialogue pas totalement rompu entre pouvoir et mouvance islamiste

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Le 04/10/2018 à 17h09, mis à jour le 04/10/2018 à 17h10

Le fil du dialogue n'est pas totalement rompu entre le pouvoir et la mouvance islamiste de Mauritanie, en dépit d'une vive tension notée au cours des dernières semaines. selon un organe local citant une figure des milieux fondamentalistes.

Le fil du dialogue n’est pas totalement rompu entre le pouvoir et certains milieux de la mouvance islamiste de Mauritanie, en dépit de la fermeture il y a une quinzaine de jours, du Centre de formation des ulémas de l’Institut «Abdallah Ben Yacine» administré par l’érudit Mohamed El Hacen ould Dedaw.

Ainsi, «Adrar-Info», un site d’informations en lignes, livre le compte rendu d’une rencontre entre le président Mohamed ould Abdel Aziz et des personnalités proches du milieu des islamistes.

Cet organe cite Cheikh Mahmoud El Waled, une figure connue de la mouvance, ancien ami d’Oussama Ben Laden, et ex-mufti d’Al Qaida. «Nous avons senti chez le président Mohamed ould Abdel Aziz une volonté de reconsidérer la décision de fermeture du centre de formation et de l’université Ben Yacine», a souligné l'ex mufti.

La même source a ajouté que «Ould El Waled soutient sur sa page face book que le président Mohamed ould Abdel Aziz a donné des assurances que la fermeture de l’établissement ne constitue pas une option politique majeure et de fond, ni une approche hostile au savoir et aux savants, mais un cas isolé», un épisode passager dans des circonstances particulières.

Cette rencontre avec le président mauritanien s’inscrit dans le cadre des efforts visant à arrondir les angles et à faire baisser la vive tension qui caractérise les relations entre le pouvoir et la mouvance islamiste depuis le début de la campagne pour les élections législatives, régionales et locales de septembre dernier.

El Waled se dit «honoré» de contribuer aux actions visant à éviter un clash entre les deux parties. «Nos efforts visent la réconciliation, l’interdépendance, pour renforcer notre position face aux ennemis de notre pays et de notre religion. L’Etat va élaborer un nouveau plan pour promouvoir l’enseignement supérieur islamique».

Pendant la campagne pour les élections du 1 et 15 septembre 2018, le chef de l’Etat mauritanien a qualifié la mouvance islamiste «de force politique extrémiste, terroriste, financé de l’extérieur».

A l’issue de ces élections, le Rassemblement national pour la réforme et le développement (RNRD, Tawassoul), aile politique de la mouvance, a gagné 14 sièges de députés, conservant ainsi son statut de première force de l’opposition.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 04/10/2018 à 17h09, mis à jour le 04/10/2018 à 17h10